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Les horlogères genevoises manifesteront le 14 juin

Banderole "Egalité salariale. Point final!"
© Unia

Dans l’horlogerie et la microtechnique, les femmes gagnent 24,8% de moins que les hommes.

Un peu partout en Suisse, on commence à se préparer à la grève des femmes du 14 juin. Jeudi dernier, à Plan-les-Ouates, Unia Genève organisait ainsi une réunion d’information et de préparation pour les travailleuses de l’horlogerie. Des salariées de Patek Philippe, Rolex et du groupe Richemont étaient présentes.

Les horlogères ont de quoi se mobiliser, puisque les inégalités salariales sont plus fortes dans la branche qu’en moyenne nationale. «Dans l’horlogerie et la microtechnique, les femmes gagnent 24,8% de moins que les hommes. Et seuls 17,8% des postes de direction sont occupés par les femmes alors qu’elles représentent 45,9% du personnel de la branche», a expliqué Alejo Patiño, secrétaire syndical d’Unia Genève. Les discriminations touchent également les jeunes mamans. Alejo Patiño a rappelé que des employées des boutiques Swatch avaient été licenciées au retour de leur congé maternité. «C’est incroyable à quel point l’employeur ne s’est pas compliqué la vie. Les licenciements abusifs étaient quasi officiels, c’est pourquoi nous avons gagné au tribunal.» Le syndicaliste a aussi raconté l’histoire d’une femme qui a dénoncé du harcèlement sexuel de la part de son chef d’atelier. En burn-out, elle doit quitter son entreprise alors que son agresseur, n’ayant écopé que d’un avertissement, est toujours en place.

Des négociations sont actuellement en cours pour renouveler la convention collective de la branche, Unia revendique un contrôle de l’égalité salariale. Pour faciliter la conciliation du travail et de la vie familiale, le syndicat veut aussi augmenter les congés maternité et paternité, faciliter l’accès volontaire au temps partiel et abaisser le temps de travail hebdomadaire de 40 à 36 heures sans diminution de salaire.

«36 heures, n’est-ce pas trop demander?» s’est interrogée une participante. «Un travailleur ou une travailleuse produit plus qu’il y a vingt ans. Les travailleurs devraient donc gagner plus ou travailler moins, au lieu de cela, les patrons ont massivement augmenté la part des richesses qu’ils captent», a répondu Jean Burgermeister, le secrétaire syndical qui complète l’équipe de l’horlogerie d’Unia Genève.

Puis, la discussion est passée au 14 juin proprement dit. Des actions symboliques seront organisées dans les entreprises et les travailleuses seront invitées pour un grand pique-nique. «Nous allons faire bouger Plan-les-Ouates», s’est enthousiasmée une salariée. La grande manifestation est convoquée à 17h30 sur la Plaine de Plainpalais. Un tronçon de l’horlogerie sera formé. Le prochain comité de l’horlogerie fixera un lieu de rendez-vous, car il risque d’y avoir beaucoup de monde ce jour-là sur la Plaine!

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