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Glencore fait mauvaise mine aux revendications des travailleurs

Solidaires de mineurs péruviens en lutte, l’Union syndicale suisse (USS) et le Solifonds portent plainte auprès de l’OCDE contre la multinationale des matières premières

L’Union syndicale suisse (USS) et le Solifonds, fonds de solidarité pour les luttes de libération sociale, ont déposé une plainte contre Glencore auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une filiale péruvienne du géant suisse des matières premières, Volcan Compañia Minera, ne respecte en effet pas les Principes directeurs pour les entreprises multinationales, ces recommandations édictées par l’institution pour protéger notamment les droits humains et du travail. Volcan refuse de reconnaître les nouveaux statuts du syndicat des mineurs d’Andaychagua. Nichée dans les Andes, cette mine d’argent et de zinc emploie 400 salariés avec des contrats fixes et environ 1100 autres engagés par des sous-traitants généralement avec le statut de temporaires. Selon le Solifonds, les conditions de travail de ces derniers sont pires que celles des employés permanents. Ils descendent à des centaines de mètres sous terre avec un équipement de sécurité insuffisant et doivent supporter des températures supérieures à 40°.

En décembre 2020, une assemblée du syndicat a décidé de modifier ses statuts afin que les intérimaires puissent en devenir membre. Cette modification a été acceptée par les autorités, mais Volcan a tenté de la faire invalider par recours. Essuyant un échec, la filiale de Glencore a engagé des représailles en refusant de négocier avec le syndicat et en réduisant les prestations prévues par la Convention collective de travail. Face à cette situation, les mineurs sont entrés en grève fin 2021. «Après deux mois de grève, une autorité régionale avait ordonné la suspension de l’arrêt de travail et l’ouverture de négociations. Les grévistes ont repris le travail, mais il n’y a pas eu de négociations, Volcan ne veut pas parler avec le syndicat», explique Yvonne Zimmermann, coordinatrice du Solifonds. Le syndicat des mineurs a déposé une plainte contre Volcan à l’OCDE. Pour les soutenir, l’USS et le Solifonds, pour leur part, attaquent la maison mère basée à Zoug. «Nous allons insister pour que Glencore assume ses responsabilités, souligne Yvonne Zimmermann, sa société péruvienne doit respecter les droits humains et syndicaux, ce sont les conventions centrales de l’Organisation internationale du travail qui sont violées.» Aucune sanction n’est prévue pour non-respect des Principes directeurs, mais les plaintes auprès de l’OCDE peuvent toutefois déboucher sur une médiation.

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