Samedi dernier, environ 1200 électriciens et techniciens du bâtiment ont manifesté à Zurich pour de meilleures conditions de travail. Ils réclament notamment des salaires attractifs, une hausse des indemnités repas, la retraite anticipée à 62 ans et une semaine de vacances en plus.
C’est une première. Une manifestation commune a réuni environ 1200 électriciens et techniciens du bâtiment de toute la Suisse. Ensemble, ils sont descendus dans les rues de Zurich pour demander à leurs employeurs de meilleurs salaires, moins de pression et une retraite anticipée, en vue du renouvellement de leurs conventions collectives de travail (CCT) pour 2024. Dans un communiqué commun, Unia et Syna interpellent: «Ils et elles ne se battent pas seulement pour améliorer leurs conventions collectives de travail respectives renégociées cette année pour quelque 50000 salariés, mais aussi pour notre avenir à toutes et tous. Car ces métiers sont essentiels pour assurer la transition énergétique et les objectifs climatiques de la Suisse. Si rien n’est fait aujourd’hui pour contrecarrer la grave pénurie de main-d’œuvre dans ces professions, ces objectifs seront voués à l’échec. Raison pour laquelle l’attractivité de ces métiers doit être améliorée.»
Pétitions remises
La manifestation a été haute en couleur. Des pétitions, réunissant 7883 signatures, ont été remises par les manifestants aux sièges nationaux des associations patronales EIT.swiss (électricité) et Suissetec (technique du bâtiment). Les revendications principales? Des salaires attractifs, des indemnités de repas de 20 francs (contre 15 francs actuellement pour la technique du bâtiment et 16 francs pour les électriciens), le paiement de l’ensemble des trajets professionnels, une retraite anticipée à 62 ans et une semaine de plus de vacances.
Actuellement, des dizaines de milliers de places de travail supplémentaires sont nécessaires pour rénover les bâtiments, remplacer les systèmes de chauffage et poser des installations solaires. Les besoins sont énormes. Mais, selon les syndicats, «ils ne pourront assurément pas être couverts si les salaires restent en deçà du renchérissement, si la pression au rendement sur les chantiers ne cesse d’augmenter, et si la conciliation entre travail et vie privée en souffre». «Les conditions de travail doivent être améliorées sans attendre, exige Aldo Ferrari, coresponsable du secteur des arts et métiers d’Unia. Le succès de cette manifestation confirme que l’écrasante majorité des salariés de l’électricité et de la technique du bâtiment réclame de meilleurs salaires et des horaires de travail plus supportables.» Même écho du côté de Michele Aversa, responsable de la branche électrique du syndicat Syna, qui revendique «une revalorisation générale des salaires d’au moins 1% en plus de la compensation du renchérissement». «L’introduction d’une retraite anticipée est aussi nécessaire pour permettre aux salariés de finir leur carrière professionnelle dans la dignité, comme c’est déjà le cas dans de nombreuses professions de la construction», précise-t-il. De surcroît, les syndicats demandent que les heures supplémentaires soient limitées et que les employés aient leur mot à dire sur le moment et la manière pour les compenser.