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Les jeunes sont sur le terrain pour la 13e rente AVS

Le 3 mars sera une date importante pour la jeunesse progressiste, décidée à faire échouer l’initiative du camp bourgeois visant à augmenter l’âge de la retraite à 67 ans, et surtout à renforcer le 1er pilier

L’avenir des retraites en Suisse pourrait se jouer le 3 mars prochain, date qui entrerait dans l’histoire le cas échéant. Alors que les sondages réalisés attestent du clair soutien des électrices et des électeurs à la 13e rente AVS, un nouveau comité, l’Alliance des jeunes pour des retraites solidaires, s’invite dans la campagne et appelle à son tour à voter en faveur de l’introduction de cette rente supplémentaire.

Cette alliance, dont les membres sont issus de partis de jeunes, de jeunesses syndicales et de mouvements sociaux progressistes, invite à prendre au sérieux les objets mis en votation. «Il ne s’agit pas seulement de s’opposer à un nouveau relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans, comme le souhaitent les Jeunes libéraux-radicaux, qui ne semblent pas connaître le monde du travail, et de dire oui au renforcement du premier pilier. Notre but est surtout d’envoyer un signal clair sur le système de retraite que nous voulons. Après des décennies de blocage, si l’initiative sur la 13e rente AVS devait passer, ce serait le premier pas vers son amélioration», explique Félicia Fasel. Pour la présidente de la commission de la jeunesse de l’Union syndicale suisse (USS), la rente supplémentaire n’est pas un problème: «L’AVS se porte bien financièrement, ses réserves atteindront 70 milliards d’ici à 2030.»

C’est aussi l’avis de Margot Chauderna, pour qui «nous pouvons nous permettre une 13e rente, car l’AVS est en bonne santé financière». La coprésidente des Jeunes Verts rappelle encore que «l’AVS est le pilier le plus solidaire de notre prévoyance vieillesse, mais les partis bourgeois de jeunes veulent le torpiller. C’est facile quand on vient d’un milieu riche et qu’on sait qu’on pourra prendre une retraite anticipée, mais antisocial et irrespectueux pour tout le reste de la population.»

Constitution pas respectée

Une victoire est de l’ordre du possible, au vu de la pauvreté préoccupante dont souffrent beaucoup de retraités et de retraitées en Suisse. Depuis l’introduction de l’AVS en 1948, une trentaine d’initiatives ont été lancées pour apporter des améliorations, mais aucune n’a obtenu la double majorité du peuple et des cantons. En 2024, il semble nécessaire de repenser notre modèle de prévoyance qui ne permet pas à tout le monde de vivre dignement. En raison de la baisse continue des taux d’intérêt techniques et de celle des taux de conversion des caisses de pensions, la promesse de la Constitution fédérale n’est plus respectée: les rentes actuelles du 1er et du 2e piliers ne suffisent plus pour maintenir de manière appropriée son niveau de vie antérieur. Si l’on y ajoute les effets de l’inflation, de la hausse des taux hypothécaires, des loyers et de l’explosion des primes d’assurance maladie, on réalise que seule la 13e rente AVS permettrait de faire face aux dépenses supplémentaires et de compenser la perte de pouvoir d’achat.

Concrètement, la rente de vieillesse annuelle maximale passerait, pour les personnes seules, à 31850 francs (+ 2450) et, pour les couples mariés, à 47775 francs (+ 3675). La rente entière minimale des personnes seules grimperait à 15925 francs (+1225).

Fossé artificiel entre générations

Selon l’Alliance, les Jeunes libéraux-radicaux tentent de «se mettre en scène en tant que sauveuses et sauveurs de l’AVS. Or, leur véritable objectif est le démantèlement de l’Etat social pour le grand public, et la prospérité pour quelques-uns. La grossière initiative sur les rentes ne cherche même pas à dissimuler cette ambition. En créant un fossé artificiel entre les générations, la droite tente d’atteindre ses objectifs politiques.»

L’Alliance des jeunes s’oppose fermement à de telles manœuvres en rappelant que, dans l’AVS, «il n’y a pas de conflit de générations, mais un conflit entre les plus riches et le reste de la population».

 

Article publié le 6 février sur: areaonline.ch

Traduction de Sylvain Bauhofer

 

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