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Stop au harcèlement sexuel sur les chantiers!

Une femme tient un outil
©Olivier Vogelsang

L’an dernier, une enquête réalisée auprès de 300 ouvrières a révélé que la moitié d’entre elles avait déjà été victimes de harcèlement moral et sexuel et qu’un quart avait souffert de violences sexualisées sur leur lieu de travail.

L’assemblée des femmes de la construction exige que des règles contraignantes soient mises en place contre le harcèlement au travail, dont la prévention et les sanctions

Le 4 mai, les femmes de la construction Unia se sont rassemblées à Berne à l’occasion de leur deuxième assemblée. Comme l’année précédente, leur préoccupation principale reste le harcèlement sexuel et la violence sexualisée sur les chantiers. Pour rappel, dans une enquête menée en 2023 à laquelle 300 travailleuses ont répondu, la moitié indiquait avoir déjà subi du harcèlement moral et sexuel et un quart d’entre elles disaient avoir vécu des violences sexualisées sur leur lieu de travail (lire notre édition du 4 mai 2023). Yelines, peintre en bâtiment alémanique, a subi ça plusieurs fois. «Lorsque nous avons repeint une salle de fitness, le propriétaire n'a pas arrêté de me toucher. J'ai dit non, il a continué...»

Partant de ce constat, les femmes du secteur exigent que des règles contraignantes soient mises en place dans toutes les entreprises ainsi que dans les conventions collectives de travail afin que le lieu de travail soit une zone sûre, sans harcèlement. Une campagne d’autocollants a été lancée pour rendre visible ce sujet tabou. «Les autocollants roses que les femmes peuvent coller sur le casier du collègue agressif ou sur la porte du bureau du chef passif signalent le mécontentement des femmes dans l’entreprise. Ainsi, elles montrent que leur lieu de travail est une “zone sans harcèlement”», précise Unia dans un communiqué de presse. 

Mesures concrètes et contraignantes

Evidemment, il en faudra plus pour résoudre le problème du harcèlement dans cette branche à majorité masculine. C’est pourquoi les militantes et le syndicat demandent des mesures concrètes urgentes à mettre en œuvre par les employeurs dans le cadre de leur devoir d’assistance.

Les revendications sont les suivantes: adopter une stratégie de tolérance zéro, à travers l’application stricte de règlements et autres chartes d’entreprise comprenant des sanctions. Les femmes demandent également que des processus soient clairement définis en cas de harcèlement sexuel ou mobbing. Elles exigent que les entreprises collaborent avec des services externes spécialisés et indépendants et que tous les employés en soient informés. Il est par ailleurs indispensable que les travailleurs et les cadres soient formés et régulièrement sensibilisés à ces sujets. Enfin, elles veulent que l'interdiction du harcèlement sexuel selon la Loi sur l'égalité soit concrétisée dans les Conventions collectives de travail du bâtiment. 

«Sur cette base, nous devons définir des mesures concrètes avec les employeurs», commente Bruna Campanello, membre du comité directeur d’Unia et coresponsable du secteur des Arts et métiers. «Les chefs doivent prendre conscience qu’ils ont des obligations: s’ils ne peuvent pas prouver qu’ils ont tout fait pour empêcher le harcèlement sexuel, ils doivent en assumer la responsabilité!»

«Le harcèlement sexuel n’a rien à voir avec le flirt, se sont exprimées les femmes lors de l’assemblée. Cela constitue un abus de pouvoir que nous voulons combattre systématiquement.» 

Plus d’infos sur: unia.ch/fr/campagnes/femmes-sur-les-chantiers

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