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A Genève, un cadeau fiscal gigantesque offert à des banquiers privés

Jeunes hommes qui marchent devant une affiche
© Olivier Vogelsang

Ce n’est pas le boulanger ou le coiffeur du coin qui vont profiter de la baisse d'impôts soumise en votation le 22 septembre, met en garde la Plateforme pour la justice fiscale.

Le 22 septembre, les citoyens et les citoyennes de Genève sont appelés à se prononcer sur une modification de la Loi sur l'imposition des personnes physiques (LIPP) intitulée «Pour une imposition allégée de l'outil de travail des entrepreneurs actionnaires». Votée par la majorité de droite du Grand Conseil, cette réforme propose de réduire de 80% l’impôt sur la fortune des patrons et des actionnaires qui sont propriétaires à plus de 10% d’une entreprise ­– de 40% lorsque le capital dépasse les 10 millions de francs. Il en coûterait aux Finances publiques, selon les autorités, 25 millions pour le Canton et 5 millions pour les communes.

Cette déduction est combattue par la Plateforme pour la justice fiscale, composée de partis, de syndicats et d'associations, qui dénonce une «bonne blague».

Une bonne blague? «Ce n’est certainement pas le boulanger ou le coiffeur du coin qui vont profiter de cette baisse. 4300 contribuables sont concernés au total, qui vont toucher en moyenne 130 francs. A l’inverse, un cadeau gigantesque de 11,5 millions est offert à 23 personnes. Des banquiers privés bénéficiant de plus de 200 millions de fortune obtiennent ainsi une réduction d’impôts de quelque 500000 francs», répond Jean-Luc Ferrière, cosecrétaire général du syndicat Sit. 

«Les syndicats sont fortement mobilisés contre cette modification de la LIPP, qui constitue un véritable coup de poignard dans le dos des travailleurs, souligne Yves Defferrard, secrétaire régional d’Unia Genève et, par ailleurs, vice-président de la Communauté genevoise d’action syndicale. Les salariés ont aujourd’hui un problème de pouvoir d’achat et, quand on fait des cadeaux aux plus riches, c’est tout ça en moins pour les classes moyennes et les démunis.»

Et les besoins en services publics et en prestations ne manquent pas dans le canton le plus inégalitaire de Suisse, où 40% de la population ne dispose d’aucune fortune. Plutôt une mauvaise blague donc.

«Nous allons expliquer aux salariés que ces 30 millions seront plus utiles à financer des crèches ou à réduire les primes maladie.»