Le Tribunal arbitral a fixé les salaires minimums dans l’hôtellerie-restauration, tranchant en faveur d’une hausse de 1,1%. Déception d’Unia.
«L’augmentation est clairement insuffisante. Nous sommes très déçus.» Coresponsable du secteur tertiaire d’Unia, Mauro Moretto réagit à la décision du tribunal arbitral. Ce dernier a tranché en faveur d’une hausse des salaires minimaux dans l’hôtellerie-restauration de 1,1% correspondant au renchérissement annuel moyen. Pour mémoire, il avait été saisi en juin dernier, les partenaires sociaux du domaine n’étant pas parvenus à un accord sur une majoration des rémunérations plancher. «Nous attendons encore de connaître ses motivations mais, insiste le syndicaliste, les salaires minimaux 2025 sont bien en deçà de nos attentes.» L’insatisfaction est d’autant plus grande que la branche se porte très bien.
Record de nuitées
«L’an dernier et en 2023, le secteur a battu des records en termes de nuitées, dépassant son niveau d’avant Covid. Si ce n’est pas maintenant le moment de prévoir des hausses, alors quand» interroge le syndicaliste, rappelant que, lors des négociations menées au printemps dernier, les représentants des travailleurs avaient en plus de la compensation au coût de la vie – alors évalué à 1,4% – réclamé 100 francs supplémentaires par mois. Les associations patronales n’avaient pas été prêtes à accepter une telle hausse. Au terme de quatre rondes, Unia, Syna et Hotel & Gastro Union et les associations d’employeurs – GastroSuisse, HotellerieSuisse et Swiss Catering Association – avaient mis un terme aux pourparlers, dans l’incapacité de s’entendre. «Ce 1,1 % est un strict minimum. Ce résultat ne permet pas d’obtenir sur le moyen terme des salaires minimaux suffisants pour vivre et encore moins de résoudre les multiples problèmes auxquels la branche est confrontée», commente encore Mauro Moretto, estimant que l’attractivité du domaine, déjà entamée par des bas salaires et des conditions de travail difficiles, continuera à diminuer. «La pénurie de main-d’œuvre s’aggravera d’autant plus.»
Remettre l’ouvrage sur le métier
Quoiqu’il en soit, l’augmentation prévue entrera en vigueur le 1er février et, pour les contrats saisonniers, au début de la saison estivale. Pour des raisons administratives, la majoration n’est pas rétroactive, précisent les partenaires sociaux dans un communiqué de presse commun. Après relèvement, les salaires minimaux se situeront dans une fourchette allant de 3706 francs bruts pour le personnel non qualifié à 5282 francs pour les employés ayant réussi un examen professionnel. «De nouvelles négociations salariales pour les rémunérations 2026 débuteront ce printemps», ajoute Mauro Moretto, invitant d’ores et déjà les délégués Unia du domaine à participer à la Conférence de branche programmée le 3 mars. Le syndicat table par ailleurs sur un renouvellement de la Convention collective nationale de travail couvrant quelque 250 000 collaboratrices et collaborateurs. Et se mobilisera pour que cet accord intègre un renchérissement automatique des salaires minimaux et effectifs. Du pain sur la planche en perspective...