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La presse associative a eu chaud!

Affiches lors de la votation sur l'aide à la presse.
© Thierry Porchet

En 2022, le peuple avait refusé d'accorder une aide directe aux médias. C'est suite à cette votation qu'une élue avait lancé une initiative parlementaire visant à augmenter l'aide indirecte.

Après avoir bien failli perdre tout soutien financier de la Confédération, près de 900 publications, dont l’Evénement syndical, sauvent leur peau de justesse.

Le suspense aura duré jusqu’au bout. Après avoir soufflé le chaud et le froid pendant des mois sur la presse associative et des fondations, le Parlement fédéral a décidé, le 4 mars, de ne pas toucher à l’aide indirecte de 20 millions de francs qui lui est allouée chaque année, à titre de rabais sur les frais postaux. Le Conseil national, qui voulait supprimer ce soutien – vital pour des centaines de publications, dont L'Evénement syndical – s’est finalement rallié à la position du Conseil des Etats. Mais il s’en est fallu d’un cheveu: les députés n’ont approuvé son maintien qu’à une courte majorité de 97 voix contre 93 et 7 abstentions…

Certes, la presse associative ne percevra pas la rallonge de 10 millions par an que prévoyait à l’origine de lui donner l’initiative parlementaire ayant initié ce débat. Toutefois, le statu quo peut quand même être considéré comme une victoire, dans la mesure où on a frôlé l’assèchement total de l’aide fédérale. Le dossier a fait plusieurs aller-retours entre les Chambres et jusqu’au vote final, la majorité du National penchait pour couper purement et simplement ces 20 millions, dans la droite ligne de la politique générale d'austérité voulue par le Conseil fédéral.

Légère hausse en 2025

Quoi qu’il en soit, ce vote n’aurait pas eu d’impact sur l’aide distribuée en 2025, dont la répartition a été fixée en décembre par le gouvernement. D’ailleurs, pour une raison strictement arithmétique, le montant qui sera versé cette année à la presse associative sera de 22 centimes pour chaque exemplaire distribué par la Poste, soit 2 centimes de plus qu’en 2024. Cette hausse de 10% tient en partie au fait qu’il restait dans la cagnotte 1,9 million de francs non utilisés en 2023, s’ajoutant aux 20 millions annuels. De plus, le nombre de publications qui se partagent le gâteau a diminué, passant de 913 à 870 entre fin 2023 et fin 2024, pour un total de 99 millions d’exemplaires (6,9 millions de moins en un an).

De son côté, la presse locale et régionale, qui traverse des années de vaches maigres, bénéficiera bel et bien d’un soutien accru, puisque le Parlement lui octroie 35 millions supplémentaires par an: 10 millions de plus d’aide indirecte – qui s’ajoutent aux 30 millions versés jusque-là – plus une nouvelle aide de 25 millions pour la distribution matinale. Le dossier est donc clos, au moins pour les sept prochaines années, échéance à laquelle est limitée ce bonus. L’initiative parlementaire en question avait été lancée en 2022, à la suite du refus, dans les urnes, du paquet de mesures directes en faveur des médias.

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