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Bobst : 420 postes supprimés mais pas de licenciements

Si Bobst a annoncé supprimer 420 postes de travail, aucun licenciement ne sera prononcé. Le résultat d'un partenariat social

Nouveau coup dur pour l'industrie vaudoise. Spécialisée dans la fabrication de machines d'emballage, Bobst va supprimer quelque 420 postes de travail et délocaliser une partie de sa production en Chine et en Inde. Conséquence de l'impact négatif du franc fort, cette restructuration n'entraînera néanmoins aucun licenciement grâce à un partenariat social fructueux et un soutien exceptionnel de l'Etat.

«C'est un résultat positif et constructif», estime Jean Kunz, secrétaire régional d'Unia Vaud. Un résultat qui sera intervenu au terme de deux mois d'intenses discussions entre représentants syndicaux, de la commission du personnel et de la direction. Ensemble, le groupe a travaillé d'arrache-pied pour limiter les 700 licenciements prévus à la fin de l'été et atténuer l'impact humain de la restructuration de l'entreprise, mise sous pression par une demande globale basse et la force du franc. Cette transformation passe par la sous-traitance de certaines activités et la réduction, d'ici au deuxième trimestre 2013, de 8% des postes de travail, principalement à Lausanne, dans une société qui compte au total 5300 employés dont quelque 2000 sur ses sites de Prilly et de Mex. «Au final, tous les licenciements ont pu être évités et le nombre d'emplois supprimés a fortement diminué», précise le syndicaliste. Et de relever, satisfait, «qu'il n'a clairement pas été question de plan social mais bien de maintenir un maximum de places de travail.»

Chômage technique...
Cette issue est le fruit d'un partenariat qualifié de «fructueux» qui a débouché sur différentes mesures: dès le 1er janvier prochain, Bobst va recourir au chômage technique. Son personnel effectuera un horaire réduit de 15% à 30%, et ce pendant six mois. Cette disposition peut être prolongée jusqu'à 18 mois. Après? «Si la situation économique ne se détériore pas, il n'y aura pas de licenciements pour les deux prochaines années», répond Jean Kunz. En outre, pour les employés de 63 ans, il est prévu des retraites anticipées et les places de travail libérées suite à des départs naturels ne seront pas systématiquement repourvues. Autre mesure prise: les contrats de la centaine de temporaires et de personnes engagées pour des durées déterminées ne seront pas renouvelés.

... et soutien des autorités
Le syndicaliste souligne aussi positivement l'octroi, avec la collaboration du Secrétariat d'Etat à l'économie, d'allocations d'initiation au travail (AIT) collectives. Il s'agit de formations complémentaires payées à raison de 50% par l'assurance chômage à des employés d'entreprise qui doivent se réorganiser et redessiner leur processus de production. Près de 1000 personnes pourraient bénéficier chez Bobst de ce dispositif et ce pour une durée moyenne de trois mois, impliquant une subvention d'un montant de six à huit millions de francs.
De son côté, le canton de Vaud a décidé de soutenir, «à titre exceptionnel», le centre de formation d'apprentis de l'entreprise - comptant 270 jeunes - qui était menacé de fermeture par la restructuration. Cet appui se traduira par une participation à son maintien de 12 millions de francs, échelonnés sur 24 mois, sous réserve de l'approbation du Grand Conseil. «En contrepartie de ces deux aides, Bobst s'est engagée à ne procéder à aucun licenciement collectif durant les deux années à venir et diminuer d'une centaine d'unités le nombre de postes supprimés», a informé le Conseil d'Etat dans un communiqué. 


Sonya Mermoud