Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Cet été le coeur du Gros-de-Vaud battra au rythme d'un chantier particulier

Du 4 juillet au 2 août le spectacle contera l'histoire d'un promoteur immobilier, d'une vieille propriétaire revêche et...

La pièce de théâtre «Chantier» se jouera 19 fois à Echallens cet été. Une cartographie d'un chantier où les acteurs seront accompagnés de musiciens, d'acrobates et de machinistes sur une scène grandeur nature.

Une pelleteuse fait vrombir ses moteurs, déploie son bras, pour élever, une fois n'est pas coutume, un long ruban rouge et une acrobate. Le temps d'un morceau vibrant de la violoncelliste Nathalie Manser, la puissance de la machine magnifie la grâce de l'artiste de cirque. Cette scène étonnante s'est déroulée fin mars dans les halles de l'entreprise d'engins de construction Liebherr à l'occasion d'une présentation du spectacle «Chantier» destinée aux nombreux partenaires de l'événement, dont fait partie Unia Vaud. Le spectacle, créé et mis en scène par Thierry Pahud, fondateur de la Compagnie du Talent, mêle théâtre, acrobaties, danse et musique. Comme son nom l'indique, l'histoire se déroule sur un chantier d'une zone de villas en construction, entre les tribulations d'un promoteur immobilier, la pugnacité d'une vieille propriétaire, et les ouvriers, qui n'hésiteront pas à manifester pour leurs droits (grâce au matériel mis à disposition par Unia). Si ce spectacle joue avant tout la carte du rire, son metteur en scène précise sur le site internet de l'événement: «Derrière un spectacle d'humour se cachent souvent des idées, des réflexions sur notre société qui ne se veulent pas des leçons de vie, mais juste des questions.»

Une grosse machinerie
Les moyens et les humains engagés dans cette aventure sont à la hauteur des rêves de l'homme de théâtre qui voulait marquer le dixième anniversaire de la Compagnie du Talent, la troupe d'Echallens. Un million et demi de budget pour un plateau en plein air de 1600 mètres carrés, un gradin couvert de 1000 places, une cinquantaine d'artistes dont des acteurs, des chanteurs, des musiciens, des acrobates, des danseurs, et, une fois n'est pas coutume des machinistes aux commandes d'un ballet de pelleteuses et d'une grue à tour de 60 mètres de portée. Une centaine de bénévoles de la région sont aussi à pied d'œuvre pour offrir ces deux heures de spectacle qui s'accompagne, en outre, de nombreux dérivés autour du thème du chantier: de la table en panneau de chantier aux ballons de pain en forme de casque ou encore au plateau apéritif en forme de taloche, l'outil des maçons. Aucun détail n'est laissé au hasard, notamment grâce à l'engagement de nombreux partenaires de la région. «Je suis heureux d'avoir pu réunir une banque, un promoteur immobilier, des entrepreneurs et un syndicat», souligne Thierry Pahud. Ces différents acteurs seront représentés dans le spectacle avec des noms fictifs qui ne sonneront pas complètement étranger aux spectateurs du canton de Vaud. Gérard Bicod pour le promoteur, et Laubrez Deniati pour l'entreprise générale. Quant au syndicat, le nom reste pour l'instant dans le secret des coulisses. A noter que plus de 5000 billets ont déjà été réservés. Après deux ans de travail, et encore trois mois de répétitions intensives, le succès de «Chantier» semble garanti.

Aline Andrey

Pour plus d'informations et la billetterie: www.chantierlespectacle.ch ou l'Office du tourisme d'Echallens: 021 881 50 62.
Prix: 48 francs (28 francs pour les enfants jusqu'à 15 ans).


La belle et la machine
«Le spectacle, c'est un espace de liberté. Les normes sont différentes. On peut soulever une personne sur scène, alors que c'est impossible sur un chantier.» Le responsable machiniste Frédéric Maillard ne cache pas sa joie de pouvoir mettre à profit ses connaissances sur scène. «C'est une manière de montrer la vie de chantier différemment. Et puis c'est intéressant de côtoyer un autre monde, celui des artistes. On apprend un tas de choses, c'est bonnard! Et on est là aussi pour leur remettre parfois les pieds sur terre», souligne avec le sourire celui qui, en l'occurrence, emmène les acrobates dans les airs.
En réponse aux félicitations pour sa performance, l'acrobate, Leticia Carroli avoue s'être sentie comme «un sac de patates». «Je suis à un quart de mes capacités», ajoutera la jeune maman, qui a donné la vie en décembre. Mais le sourire ne quitte pas l'artiste de cirque professionnelle qui se connaît assez pour savoir qu'elle aura retrouvé toute sa forme pour les représentations du spectacle «Chantier» qui se dérouleront tout au long du mois de juillet à Echallens. «En 2011, j'ai eu une opération de l'épaule et me suis remise beaucoup plus vite que ne le pensaient les médecins», précise-t-elle. Malgré ses nombreuses expériences, danser dans le vide accrochée à une machine est une première pour elle. «C'est une belle expérience. Au début, c'est surtout le bruit qui est impressionnant. Mais très vite, j'arrive à me mettre dans ma bulle. Et comme je suis beaucoup sur les routes, je suis heureuse de pouvoir jouer enfin dans ma région», explique la jeune femme qui a grandi à Echallens et s'est prise de passion dès l'enfance pour l'acrobatie en suivant des cours à l'Ecole de cirque de Lausanne.
AA