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La CCT s'étend dès le 1er mars à tous les shops fribourgeois

C'est la 1ère fois en Suisse que les shops des stations-service du canton seront tous soumis à la CCT

Le Conseil d'Etat fribourgeois vient de donner son feu vert à l'extension de la convention collective de travail à tous les magasins de stations-service du canton, dès le 1er mars. Une première en Suisse. Le syndicat Unia se félicite de cette décision pour laquelle il se bat depuis plusieurs années. Et y trouve une raison de plus de se mobiliser pour le référendum contre le travail 24h sur 24 dans les shops.

«Enfin, nous y sommes!» Xavier Ganioz, secrétaire syndical à Unia Fribourg, a toutes les raisons d'afficher sa satisfaction. Avec ses collègues, il se bat depuis des années pour que la convention collective de travail des magasins de stations-service s'étende obligatoirement à tous les shops du canton et non plus seulement aux seuls commerces signataires de la CCT. Cette extension (force obligatoire) prendra effet ce 1er mars, sur décision du Conseil d'Etat qui a enfin donné son feu vert, après de longues péripéties.

Salaires minimums et 13e mois
Plus de 350 employées et employés travaillant dans la quarantaine de shops que compte le canton sont concernés par cette décision. «Un peu plus du tiers de ces salariés n'étaient pas couverts par la convention. Ils pourront désormais être sur un pied d'égalité avec leurs autres collègues», souligne Xavier Ganioz. Cette CCT étendue prévoit notamment des salaires minimums à 3630 francs brut par mois pour les employés sans CFC et 3830 francs pour le personnel qualifié. A quoi s'ajoute le treizième mois. «C'est encore bien trop modeste et nous nous emploierons à relever ces salaires avec l'objectif d'atteindre au moins la barre des 4000 francs. Cela dit, ils sont pourtant plus élevés que dans la plupart des autres shops en Suisse.» Autres points à mentionner, la CCT porte à 22 le nombre de jours de vacances et à 25 pour le personnel de moins de 20 ans et de plus de 50 ans.

Lenteurs inadmissibles
Cette CCT, première du genre en Suisse, est le fruit d'une longue histoire. En 2003, le peuple fribourgeois refusait à une courte majorité (50,7%) l'ouverture nocturne des petits commerces. Deux ans plus tard, le peuple acceptait à 63,1% de donner aux gérants de shops le droit d'ouvrir jusqu'à 21 h. Une approbation obtenue moyennant la conclusion préalable d'une CCT.
Au départ, tous les shops faisaient partie de l'Association fribourgeoise des exploitants de magasins de stations-service (AFEMS). Mais au fil du temps, beaucoup de commerces s'ouvrent ou sont rachetés et leurs exploitants sont nombreux à tourner le dos à la convention. De quoi inciter les partenaires sociaux à demander l'extension obligatoire de la CCT. La demande est déposée en 2009, mais elle s'enlise dans les administrations cantonales et fédérales. «Cette lenteur a pénalisé en premier lieu le personnel des shops non conventionnés. C'est inadmissible », tonne Xavier Ganioz. Bouquet final: tout était enfin prêt pour démarrer au début de cette année mais il a fallu attendre encore trois mois parce qu'il manquait la signature... du conseiller fédéral Schneider-Ammann.

Signez le référendum!
Unia va maintenant mener une campagne d'information sur la CCT. «Puis à la fin du printemps, nous effectuerons des contrôles pour veiller à son application.»
Cette extension est «une première en Suisse», précise Xavier Ganioz. Mais elle pourrait bien se voir bousculée par la volonté exprimée par la majorité de droite du Parlement fédéral d'autoriser l'ouverture des shops 24h sur 24, sur la base de la proposition du libéral genevois Christian Lüscher. Rappelons que cette tentative de démantèlement est combattue par un référendum qu'il est impératif de signer et de faire signer. Il vous suffit pour cela de télécharger une feuille de signatures sur le site www.unia.ch.


Pierre Noverraz