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La révolte des vendeuses a payé

Après une grève d'avertissement, les employées du magasin Metro à Bâle voient leurs salaires augmenter

Les 17 vendeuses de Metro Boutique à Bâle ont gagné leur combat pour des conditions de travail décentes. La Région Unia Suisse du Nord-Ouest espère étendre cet accord aux autres magasins du groupe et négocie une CCT cantonale dans le commerce de détail.

Le 17 avril, les 17 employées du magasin Metro à Bâle débrayaient. Une heure de manifestation pour dénoncer leurs salaires de misère: quelque 3500 francs brut pour un plein temps (43 heures par semaine). Concrètement, les vendeuses, étant engagées à temps partiel, ne touchaient pour la plupart que 2800 francs brut pour un 80%.
En outre, elles se sont aussi insurgées contre le fait de devoir travailler gratuitement 20 minutes par jour, et contre le manque de respect de la direction. Autant de raisons qui, quelques mois plus tôt, avaient amené plusieurs d'entre elles à prendre contact avec Unia.
Leur combat a fini par payer. Le 29 avril, un accord a été signé entre la société Metro Boutiques SA et le syndicat. Les améliorations: dès le 1er mai, le salaire brut pour la main-d'œuvre non qualifiée se montera à 3750 francs, et à 3900 francs brut par mois pour les gestionnaires du commerce de détail avec un CFC textile. Soit une hausse de 400 francs pour certaines employées indique la Région Unia Suisse du Nord-Ouest. Les heures travaillées gratuitement sont désormais interdites. Le syndicat se réjouit aussi de l'extension de la protection contre les licenciements (dès la mi-juin), de la création d'une commission du personnel et de la reconnaissance par Metro Boutiques SA de l'exercice des droits syndicaux dans ses murs.

Elargir cette victoire
«Malheureusement, pour l'instant, ces nouvelles conditions de travail ne s'appliquent qu'à la boutique de Metro où les employées ont lutté. Ailleurs, le rapport de force est en notre défaveur, car il y a peu de syndiquées dans ces magasins», regrette Hansueli Scheidegger, coresponsable d'Unia Suisse du Nord-Ouest. Mais la lutte continue: «Nous avons fait un amendement pour pouvoir négocier ce même accord dans toutes les boutiques du groupe», souligne le syndicaliste. Depuis quelques années, Metro Boutique est en pleine expansion, avec bientôt 25 succursales en Suisse et quelque 450 employés.
Si cette victoire n'est «qu'une goutte d'eau dans la mer», Hansueli Scheidegger rappelle qu'«il s'agit d'un premier pas dans la bonne direction et d'un signal à la main-d'œuvre du commerce de détail». Unia Suisse du Nord-Ouest a appelé les partenaires sociaux, après sa victoire dans les urnes le 3 mars dernier contre l'extension des heures d'ouverture des commerces bâlois, à s'asseoir à la table des négociations pour instaurer une CCT cantonale dans la branche du commerce de détail.


Aline Andrey