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Le mur de la colère

Les maçons d'Unia ont adopté leurs revendications pour le renouvellement de la Convention nationale dans un climat tendu

La conférence professionnelle des maçons d'Unia s'est réunie samedi pour adopter les revendications en vue du renouvellement de leur Convention nationale arrivant à échéance fin 2015. Les délégués ont pris acte de l'arrêt des négociations salariales par la Société suisse des entrepreneurs et ont exprimé leur colère face au mépris affiché par cette dernière, refusant d'accorder le moindre centime d'augmentation.

Les maçons sont en colère! Ils l'ont manifesté samedi dernier en érigeant un mur de briques de 3 mètres de large et 2 mètres de haut devant l'entrée du siège central de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) à Zurich. La raison de leur courroux? La rupture par la SSE des négociations salariales pour 2015, rejetant la revendication des maçons d'une hausse de 150 francs par mois. Une exigence soutenue par plus de 18000 d'entre eux dans une pétition remise le 12 novembre aux délégués des entrepreneurs à Lucerne (voir notre dernière édition).
Samedi passé, à l'issue de leur conférence professionnelle, les quelque 400 délégués des maçons d'Unia ont défilé jusqu'au siège de la SSE, où truelles, briques et ciment ont permis la construction d'un mur en réaction au mépris des entrepreneurs face à leur demande légitime. Alors que le secteur est florissant, les maçons ne recevront aucune hausse de salaire pour 2015.

Intempéries: revendication prioritaire
Auparavant, lors de leur conférence professionnelle, les maçons d'Unia ont adopté le cahier de revendications en vue du renouvellement de la Convention nationale. Cette dernière arrive à échéance à la fin 2015 et les négociations, s'annonçant dures et difficiles, devraient débuter en début d'année. La revendication prioritaire, qui s'était déjà clairement dégagée d'une vaste enquête menée par le syndicat ce printemps, concerne l'amélioration de la santé et de la sécurité des travailleurs lors des intempéries. «Les maçons sont exposés aux caprices de la météo, se déplacent sur des échafaudages glissants et travaillent à l'extérieur par des températures glaciales comme sous un soleil de plomb», relève Unia dans un communiqué. Le syndicat souligne qu'en plus du stress et de l'énorme pression des délais, les conditions climatiques expliquent le nombre élevé d'accidents sur les chantiers. «En moyenne, un ouvrier de la construction subit tous les cinq ans une incapacité de travail pour cause d'accident, soit trois fois plus que la moyenne de tous les secteurs d'activité en Suisse.» Unia s'alarme aussi d'une recrudescence du nombre d'accidents graves ces dernières années. Les maçons d'Unia demandent qu'en cas d'intempéries et lorsque la santé est en danger, il soit possible de cesser le travail, et cela sans perte de salaire.
Seconde revendication: l'intégration de la totalité du temps de déplacement jusqu'au chantier dans la durée journalière du travail, alors qu'aujourd'hui, la première demi-heure n'est pas payée. La troisième revendication porte sur la valorisation de la compétence, notamment par la promotion de la classe C à la classe B après trois ans d'expérience et par la reconnaissance des diplômes étrangers. Outre ces trois principales revendications, d'autres ont également été adoptées, comme celle demandant une limitation du recours au travail temporaire.


Sylviane Herranz