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Le salaire minimum essentiel pour les femmes

Pour la Jourée des femmes Unia distribuera des tracts soulignant la nécessité d'adopter un salaire minimum

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes qui sera célébrée le 8 mars prochain, Unia et différents partenaires ont prévu plusieurs actions de sensibilisation sur l'ensemble du territoire. Fil rouge des démarches: promouvoir l'acceptation du salaire minimum sur lequel la population sera appelée à voter le 18 mai. Et qui profitera en particulier aux femmes formant la majorité des personnes gagnant moins de 4000 francs par mois.

En Suisse, 330000 personnes gagnent moins de 22 francs de l'heure. Parmi ces dernières, 70% de femmes! Autres caractéristiques de la catégorie de salariés touchant moins de 4000 francs: 77% d'entre eux ont plus de 25 ans et 33% bénéficient d'un CFC. De quoi tordre le cou à quelques préjugés stigmatisant une population jeune, sans formation et inexpérimentée... Quoi qu'il en soit, Unia estime aujourd'hui capital de se positionner en faveur d'un salaire minimum de 4000 francs par mois pour un poste à plein temps. Cette question sera soumise au verdict des urnes le 18 mai prochain. Son acceptation, précise le syndicat, profiterait en premier lieu aux femmes.

Egalité salariale bafouée
«Les femmes sont nombreuses à travailler dans des professions très faiblement rémunérées comme le commerce de détail, les soins ou certains métiers industriels. Les travaux qui leur sont dévolus sont moins bien payés que ceux destinés aux hommes», relève Unia précisant encore qu'une femme sur huit touche moins de 22 francs de l'heure alors que cette proportion s'élève à un sur vingt-cinq chez les hommes. Le non-respect de l'égalité salariale est aussi mis en avant, sachant que les femmes, pour un travail similaire à celui de leurs homologues masculins, sont toujours payées 20% de moins! Plus de la moitié des salariées remplissant par ailleurs des activités à temps partiel, d'autres problèmes interviennent comme ceux liés au travail sur appel, à des horaires de travail atypiques, des contrats de durée limitée ou encore une mauvaise couverture sociale, pénalisant une nouvelle fois les femmes à l'heure de la retraite. «Toute ma vie j'ai travaillé dur. Depuis que j'ai pris ma retraite, je ne touche que l'AVS et je dois réfléchir à chaque dépense, aussi modeste soit-elle. Beaucoup de mes collègues sont dans le même cas. Il faut un salaire minimum pour que nous puissions vivre dignement quand nous serons âgées, avec une retraite convenable», témoigne Ursula Mattman Alberto, archiviste hospitalière à la retraite.

Les pires branches...
Dans ce contexte, le syndicat va concentrer ses efforts sur le salaire minimum lors de la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Et prévoit de mener des actions symboliques et de distribuer des tracts sur les places publiques, dans les usines et les commerces détail. Un dernier secteur particulièrement touché par la problématique. «Sur les 47000 vendeurs trimant pour une paye inférieure à 22 francs de l'heure, 38000 sont des femmes. Même la formation de gestionnaire du commerce de détail ne protège pas contre les bas salaires. Un employé sur huit ayant effectué un apprentissage gagne moins que 22 francs de l'heure.» Parmi les autres catégories de personnes misérablement rémunérées, Unia cite également les coiffeuses, les employées de soins à domicile, les fleuristes ou encore les ouvrières actives dans l'industrie horlogère. Les conventions collectives de travail ne couvrant que 50% des employés, elles ne suffisent pas non plus à assurer de justes revenus et à combler le fossé des inégalités salariales. Et se révèlent souvent inexistantes dans les branches pratiquant des bas salaires. Et Unia de conclure: «Si un salaire minimum n'effacerait pas totalement les différences de rémunération entres femmes et hommes, il constituerait tout de même une étape juste et supplémentaire sur la voie de l'égalité en la matière.»


Sonya Mermoud