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Le SEV veut renforcer sa politique contractuelle

Le 74ème congrès du SEV s'est concentré sur les mesures à prendre contre les excès de la libéralisation

Au lieu d'encourager les transports publics, les gouvernements les mettent en concurrence et favorisent ainsi une politique qui porte préjudice au personnel. Le congrès du SEV, qui a eu lieu les 15 et 16 mai à Berne, a repris le slogan du 1er Mai: «Du respect!». Les délégués demandent des règles claires pour contrer les méfaits de la libéralisation. Le congrès du SEV a aussi décidé de lancer une réforme des structures du syndicat.

Les délégués qui ont participé au congrès SEV veulent que leur syndicat se batte de manière déterminée pour éviter les conséquences néfastes de la libéralisation des transports publics. Cela veut dire que le SEV doit négocier des conventions collectives de travail de branche pour le trafic ferroviaire et pour tous les autres modes de trafic régional. Selon le cas, ces conventions doivent être négociées au niveau suisse ou au niveau cantonal avec les associations d'employeurs. Le but de ces conventions de branche est d'établir des règles homogènes protégeant le personnel lors des mises au concours. Des lignes et des réseaux entiers sont menacés de passer dans les mains de fournisseurs de prestations privés, voire des multinationales des transports. Ces conventions-cadres de branche, négociées au niveau national et cantonal, doivent fixer des normes standards pour les conditions d'engagement, normes qui sont ensuite détaillées et améliorées dans des conventions collectives de travail d'entreprises.
Le président Pierre-Alain Gentil, les vice-présidents Barbara Spalinger, Giorgio Tuti et François Gatabin ont présenté et commenté aux délégués les règles générales de politique sociale et contractuelle qui visent à contrecarrer la libéralisation. Ces textes, qui constituent en quelque sorte le programme d'activité du SEV pour les deux années à venir, ont été plébiscités par les congressistes.

L'ES



Le SEV se réforme de l'intérieur

Le congrès a décidé de donner mandat à la direction du SEV pour que des réformes internes soient entreprises immédiatement. Il s'agit, entre autres, de renforcer la présence du SEV dans les régions et d'augmenter au plus vite le nombre de secrétariats régionaux. Les délégués souhaitent aussi revoir les structures actuelles du syndicat, aussi bien en ce qui concerne les services professionnels que l'organisation de milice. Lors du prochain congrès qui aura lieu au printemps 2009, la direction du SEV devra présenter un plan de réformes. Suite à l'échec de la fusion avec le Syndicat de la Communication, la nécessité de réformes internes a clairement été votée par la quasi-unanimité des délégués.
Grande première chez les cheminots, une femme, Doris Wyssmann, présidera le congrès de 2009. Ruedi Hediger a été élu sans surprise au poste d'administrateur des finances SEV en remplacement d'Erwin Kläy qui part à la retraite.



Qu'est-ce qui vous a marqué durant ce congrès?


Denis Burri, conducteur de bus aux Transports régionaux neuchâtelois (TRN). «J'ai été surpris comme tout le monde de voir capoter si rapidement le projet de fusion avec le Syndicat de la Communication. Les raisons invoquées sont, entre autres, de nature financière. Au fonds, au syndicat c'est comme au boulot, l'argent est le nerf de la guerre.»

Irène Avanthey, spécialiste de nettoyage chez CFF RailClean dans le Chablais. «Cela m'a fait chaud au cœur de voir que le congrès a plébiscité Doris Wyssmann à sa présidence. Ce qui veut dire qu'une femme présidera dans deux ans le congrès du 75e du SEV. C'est vraiment super! Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il y a eu beaucoup de fair-play durant les débats, même si parfois les échanges étaient musclés.»

Johann Duda, ancien employé à l'entretien du matériel roulant CFF à Bienne, aujourd'hui à l'AI. «Nous avons fixé les bonnes priorités: avant de fusionner avec un autre syndicat, il faut se réformer de l'intérieur. Dans ma sous-fédération, nous étions résolument opposés à la fusion avec le Syndicat de la Communication. Ce projet n'était pas clair et on ne savait pas où serait allé l'argent des sections.»

Gilles Fridez, chef de groupe au service manœuvre CFF Cargo à Reuchenette. «J'ai ressenti durant le congrès qu'il y avait une vieille garde au sein de notre syndicat qui cherche avant tout à conserver les acquis, et un mouvement qui pousse vers le renouvellement des structures. C'est juste d'avoir choisi la voie de la réforme. Nos collègues, sur le terrain, sont désorientés. Ils ne savent plus quel aiguillage prendre. Ils ne savent pas si pour tel ou tel problème il faut s'adresser au SEV ou à la commission du personnel.»

Fabrice Rouiller, agent CFF dans le service des lignes de contact à Bussigny. «Je suis secrétaire de ma section et je dois dire que j'ai beaucoup de peine à recevoir des informations concernant les décisions prises par le SEV. Il faudrait que durant nos pauses, nous ayons de temps en temps l'occasion de discuter avec un secrétaire syndical. Si la réforme des structures vise à rapprocher l'appareil syndical de sa base, c'est tant mieux!»

Propos recueillis par AC