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Les syndicats veulent améliorer l'AVS

Les délégués de l'Union syndicale suisse se prononcent pour la consolidation des rentes

L'assemblée des délégués de l'Union syndicale suisse a voté le 11 mai pour un projet de consolidation et d'amélioration de l'AVS. Ce projet prévoit une augmentation substantielle des rentes des personnes à bas et moyens revenus.

La question des rentes a été au cœur des débats de l'assemblée des délégués de l'Union syndicale suisse (USS) du 11 mai dernier. «Cela fait trop longtemps que plus rien de positif ne s'est passé en matière de rentes», a martelé le président de l'USS, Paul Rechsteiner. Ces dernières restent à la traîne des salaires et ne permettent plus de faire face à l'augmentation du coût de la vie, notamment des primes d'assurance ou des loyers. «Les dix dernières années sous l'ère des ministres radicaux Couchepin et Burkhalter ont été des années perdues. Elles furent en effet marquées par des projets de démantèlement social.» Une dégradation dont Paul Rechsteiner souligne qu'elle aurait pu être bien pire si les syndicats et les partis progressistes n'avaient pas lancé et gagné des référendums pour stopper l'hémorragie.

Suite en novembre
«Il s'agit maintenant d'attaquer un nouveau chapitre de la politique des retraites.» Et pour ce faire, les délégués ont quitté leur ligne défensive pour passer à la contre-attaque. Ils ont adopté à l'unanimité un projet visant à consolider et à améliorer l'AVS, l'assurance vieillesse et survivants. Baptisé AVS+, ce projet avait été lancé au Congrès de l'USS en 2010. Il repose sur un constat à la fois simple et accablant: le niveau des rentes, en particulier celles des bas et moyens revenus, n'est plus en conformité avec la Constitution fédérale qui exige que l'AVS et la prévoyance professionnelle permettent ensemble «de maintenir de manière appropriée le niveau de vie antérieur». Paul Rechsteiner confirme que tel «n'est aujourd'hui pas ou plus le cas pour de trop nombreuses personnes à bas ou moyens revenus».
Le congrès a donc confié à un groupe d'experts la tâche d'élaborer différents modèles AVS+ permettant de s'approcher le plus possible d'un niveau de rentes décent. Ces spécialistes ont concocté quatre variantes qui ont été soumises à l'assemblée (voir ci-dessous). Les délégués ont décidé d'approfondir l'examen de ces quatre modèles, tout en soulignant leur priorité à une formule comprenant des augmentations de rentes correspondant à au moins une 13e rente mensuelle, avec une hausse plus marquée pour les bas et moyens revenus. Ils feront leur choix le 16 novembre.

Pierre Noverraz


Les quatre variantes du projet AVS+

• Variante maximum: + 25%

Elle consiste à relever de 25% la rente minimale et la rente maximale, laquelle est portée à 2900 francs. La progression des taux ferait que cette somme pourrait être perçue par des personnes aux revenus modestes. Le but de cette variante est de couvrir les besoins vitaux des retraités, conformément à ce que stipule la Constitution fédérale. Cette variante est celle qui correspond le mieux au mandat fixé par le Congrès de l'USS. Son coût est devisé à 11,8 milliards de francs, l'équivalent du tiers des dépenses actuelles de l'AVS. En termes de cotisations, l'augmentation équivaudrait à 1,75% du salaire, tant pour le salarié que pour l'employeur.

• Variante moyenne: 200 francs de plus
Les rentes minimums et maximums sont augmentées chacune de 200 francs. But? Atteindre un taux de remplacement de près de 70% pour les bas revenus et d'un peu plus de 60% pour les moyens revenus. Dans ce modèle, la rente des salariés les moins favorisés augmente considérablement. En revanche, le salaire annuel requis pour percevoir la rente maximale reste fixé à 83000 francs, comme aujourd'hui. Cette variante génère un coût évalué à 5,5 milliards de francs, autrement dit une augmentation de 0,8% de cotisation pour le salarié et autant pour l'employeur.

• Variante minimale: 120 francs de plus
Les rentes minimums et maximums sont augmentées chacune de 120 francs. Cette variante est celle qui s'éloigne le plus du mandat fixé par le Congrès de l'USS. Elle représente néanmoins une somme équivalant à une 13e mensualité pour les rentes inférieures. Ce modèle est en revanche le plus économique. Il est devisé à 3,3 milliards de francs, soit l'équivalent de 0,5% de cotisation supplémentaire pour l'employeur et pour le salarié.

• Variante arrosoir: 13e rente pour tous
Chaque retraité touche l'équivalent d'une 13e rente mensuelle. Il s'agit d'une formule linéaire. Une prestation «arrosoir» qui ne favoriserait donc pas particulièrement les bas et les moyens revenus, contrairement à l'objectif visé par le congrès. Cette formule semble si peu convaincante que l'USS n'a pas pris la peine de la chiffrer, du moins dans le résumé de ses variantes adressé aux délégués dans l'assemblée tenue ce mois.

PN