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Les TPG moteur de la mobilisation de la fonction publique

Les employés des Transports publics genevois maintiennent leur mobilisation

Après le succès de leur grève du 19 novembre, les employés des Transports publics genevois (TPG) n'ont pas relâché leur mobilisation et leur pression sur les autorités politiques. Avec pour slogan «Barthassat, t'es foutu, les TPG sont dans la rue!» ou «tous ensemble, tous ensemble!», 350 manifestants ont défilé jeudi 27 novembre dans les rues de Genève. Les travailleurs de la régie publique, mêlés à des militants de gauche et des syndicats, ont réaffirmé leur refus du nouveau contrat de prestations qui fixe le gel des embauches, la suppression de 63 postes à plein temps et la réduction des prestations aux usagers. Opposées initialement à la grève, Transfair et ASIP, les deux organisations du personnel minoritaires, se sont ralliées aux mesures de lutte proposées par le syndicat SEV. Faute d'avoir pu obtenir l'ouverture de négociations, les trois organisations syndicales ont déposé le 28 novembre un préavis de grève pour le 4 décembre. Une interruption de travail qui pourrait être reconduite plusieurs jours.

«Les grévistes ne sont pas des criminels»
Le conseiller d'Etat en charge du Département des transports, Luc Barthassat, avait menacé à la radio d'envoyer la police dégager les piquets de grève et avait annoncé dans la presse que des sanctions seraient prises à l'égard des grévistes. «Les grévistes des TPG ne sont pas des criminels, ils exercent leurs droits à défendre leurs emplois», ont rappelé, dans une lettre ouverte au Conseil d'Etat, Manuela Cattani et Alessandro Pelizzari, respectivement présidente et vice-président de la Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS), ainsi que Patrick Fleury, président du Cartel intersyndical de la fonction publique. Le gouvernement avait aussi dans un communiqué pointé une «disproportion des entraves occasionnées par rapport à la situation objective des TPG». «Ce genre de propos est une insulte au mouvement syndical dans son ensemble et à ses droits que nos faîtières ne peuvent accepter», estiment les responsables syndicaux.

250 francs pour ne pas faire grève
Autre pomme de discorde, le service minimum pour lequel la direction des TPG tente depuis plusieurs jours de débaucher des employés en leur proposant une prime de 250 francs pour travailler les jours de grève. «Nous ne pouvons que nous opposer à un service minimum de cette conception car il entrave le droit de grève et représente une attaque inacceptable à un droit démocratique fondamental», jugent les dirigeants de la CGAS et du Cartel. Ne relevant ni de la sécurité ni de la santé, un service minimum dans les transports ne se justifie pas aux yeux des syndicats. Le SEV, Transfair et l'ASIP ont donc décidé de boycotter une séance sur le sujet devant de la Chambre des relations collectives de travail (CRCT).

La grève à l'ordre du jour
La mobilisation des travailleurs des TPG dynamise l'ensemble de la fonction publique genevoise. Jeudi 27 novembre, l'assemblée des délégués du Cartel intersyndical a arrêté de nouvelles mesures de lutte. Les fonctionnaires et les employés du secteur subventionné sont appelés à manifester le 4 décembre, jour de l'examen par le Grand Conseil du contrat de prestations des TPG, puis à débrayer le 18 décembre, veille du vote par le Parlement du projet de budget 2015. En outre, une grève est d'ores et déjà annoncée pour le mois de janvier. Ces actions devaient être présentées à une assemblée générale de mobilisation convoquée le 2 décembre. Plus radical, le Syndicat des services publics (SSP), qui a quitté le Cartel en 2011, devait proposer lors de cette réunion une «grève générale». Une grève illimitée que les gardiens de prison, qui se plaignent d'un manque d'effectifs, ont inscrite à l'ordre du jour s'ils n'obtiennent rapidement des garanties d'engagement de nouveaux agents de détention.

Un budget antisocial
Depuis plusieurs mois, les syndicats et associations organisant le personnel de l'Etat et du secteur subventionné demandent l'ouverture de négociations sur Score, la nouvelle grille des salaires qui pourrait provoquer une baisse des rémunérations. A ce problème s'est ajouté le projet de budget 2015 présenté par le Conseil d'Etat. Celui-ci prévoit la suspension de l'annuité des fonctionnaires, ce qui fera perdre à chacun d'eux plusieurs milliers de francs en 2015, ainsi qu'une coupe linéaire de 1% dans presque tous les départements et secteurs subventionnés. Renforçant encore l'aspect antisocial de ce budget, les bénéficiaires de l'aide sociale, des prestations complémentaires de l'AVS et de l'AI, des subsides à l'assurance maladie et au logement sont aussi appelés à se serrer la ceinture, alors qu'aucun effort n'est demandé aux riches.


Jérôme Béguin