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Médailles olympiques peu reluisantes

Une action syndicale a dénoncé, devant le CIO à Lausanne, les violations de droits syndicaux à l'oeuvre chez Rio Tinto

Plusieurs syndicats internationaux, ainsi qu'Unia, ont protesté devant le siège du Comité olympique à Lausanne contre le géant minier Rio Tinto, fournisseur des métaux pour les médailles des Jeux olympiques qui se dérouleront cet été à Londres.

«Rio Tinto, qui fournit 99% des métaux servant à la frappe des médailles olympiques à Londres en 2012, ternit cette compétition par ses pratiques de travail condamnables», a déclaré Jean Kunz, secrétaire régional d'Unia Vaud, lors d'une action de protestation devant les bureaux du Comité olympique international (CIO) à Lausanne le 14 mai dernier. Cette manifestation était organisée par la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM) et Unia. La FIOM et l'ICEM ont déjà déposé deux plaintes contre Rio Tinto au Comité d'organisation des Jeux olympiques de Londres qui refuse, comme le CIO, d'appliquer les normes éthiques en vigueur dans les marchés publics. En ayant choisi le géant minier comme fournisseur officiel des métaux pour les médailles olympiques, les deux instances ne tiennent pas compte, selon les syndicats, des exactions commises dans plusieurs filiales de la transnationale anglo-australienne dont le chiffre d'affaires se montait à quelque 65 milliards de dollars en 2011.
Lundi, le CIO a répété que seul le Comité d'organisation des JO de Londres est responsable de ce contrat conclu avec Rio Tinto. Ce que réfutent les syndicats. Jyrki Raina, secrétaire général de la FIOM, a ainsi rappelé que le CIO a le devoir de faire respecter l'esprit olympique.

Multiples exactions
Or, les valeurs de solidarité et de fair-play attachées à cet esprit olympique semblent bien éloignées des préoccupations financières de Rio Tinto dont les exactions seraient nombreuses à en croire les syndicats. L'exemple le plus récent et toujours en cours est la violation des droits syndicaux des travailleurs dans la fonderie d'aluminium d'Alma au Québec. Depuis le début de cette année, quelque 780 employés ont subit un lock-out total... La fonderie est donc à l'arrêt sur décision de la direction du groupe minier, suite aux protestations du personnel contre l'engagement de travailleurs temporaires - qui remplacent les salariés syndiqués partant à la retraite - à des salaires inférieurs de moitié au personnel permanent.
Suite à ces pratiques antisyndicales, le syndicat canadien United Steelworkers (USW) a lancé une campagne mondiale, dénommée «Off the podium», pour protester contre la participation de Rio Tinto aux Jeux olympiques qui se dérouleront du 27 juillet au 12 août prochain. La campagne fustige Rio Tinto coupable de violations des droits de la personne et du travail, ainsi que d'atteintes graves à l'environnement notamment en Indonésie, en Namibie, à Madagascar, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ou encore aux Etats-Unis.

Aline Andrey

Plus d'informations sur: www.solidaritealma.org (en français) et www.offthepodium.org (en anglais).