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Même à la retraite, elle sera de tous les combats

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© Olivier Vogelsang

«Je suis persuadée que, si on se mettait tous ensemble, on changerait le monde», souligne Sylviane Herranz en rangeant son bureau après avoir passé plus de vingt ans à L’Evénement syndical».

L’heure est venue pour notre rédactrice en cheffe, Sylviane Herranz, de quitter le navire de «L’Evénement syndical» et de mettre le cap sur une retraite... militante. Entretien

Après 21 années passées à L’Evénement syndical (L’ES), Sylviane Herranz, rédactrice en cheffe du journal, se retire pour profiter d’une préretraite bien méritée. Deux décennies bien remplies, riches de rencontres et de partage, rythmées par une actualité syndicale soutenue et les challenges d’une rédaction. Sylviane revient non sans émotion sur cette tranche de vie intense et assure que, même retraitée, elle gardera le poing levé!

Quel a été ton parcours à «L’Evénement syndical»?
J'ai commencé en tant que journaliste à L'Evénement syndical en 2003, c'était encore le journal du SIB et de la FTMH. Avant, je travaillais pour un petit journal associatif. J'ai vu passer une offre d’emploi dans L'ES, auquel j'étais abonnée, et je n’ai pas hésité. J'ai toujours été engagée dans le monde syndical, au Syndicat des services publics dès mon premier emploi, puis lors de la reprise de mes études. C'était donc tout naturel pour moi de postuler.
En 2007, au départ de Serge Baehler, j'ai pris la fonction de rédactrice en cheffe ad interim, car le successeur désigné nous a fait faux bond. J’ai été nommée quelques mois plus tard, et je remercie Jean-Claude Rennwald pour sa confiance. Plutôt que le statut de cheffe, c'était de prendre la responsabilité du journal et le faire vivre qui m'a motivée.

Que représente «L’Evénement syndical» pour toi?
Je suis très reconnaissante. Grâce à L'Evénement et à son équipe, j'ai pu me raccrocher à la vie. Quand mon fils, Pablo, est décédé en 2004, après avoir déjà perdu ma fille, Domitila, en 2001, j'étais anéantie. C'était juste avant le Congrès fondateur d’Unia auquel je n'ai pas pu assister. L'administratrice de l'époque, Jacqueline, est venue chez moi et m'a dit: «On a besoin de toi.» Avec beaucoup de soutien et d'humanité, mes collègues m'ont permis de revenir doucement, à mon rythme. Un pas après l'autre. Ça a été précieux pour moi.
Dans une entreprise lambda, on m'aurait sans doute laissée tomber et licenciée. J’aurais été détruite. Les collègues ont eu confiance en moi, se sont montrés solidaires et patients.

Quel regard portes-tu sur ta carrière au sein du journal?
C'est un engagement plus qu'une carrière. Travailler à L’ES a été une chance pour moi, car ce journal colle à mes valeurs humanistes et sociales. Je ne me voyais pas écrire dans un quotidien de la place.
J'ai le sentiment d'avoir contribué au travail syndical, notamment en donnant la parole à ceux qui sont peu entendus dans les médias traditionnels, et j’en suis heureuse.
Faire sortir ce journal chaque semaine a été un petit miracle pour moi. Grâce au partage et à l’engagement de chacun dans l’équipe, on a réussi ce challenge, même pendant la pandémie, et en tenant notre budget. D’avoir réalisé cela pendant des années est aussi une fierté pour moi. 

Qu’est-ce que cette aventure t’aura apporté sur le plan personnel?
Ce sont plus de vingt ans de ma vie très riches. Etre proche des travailleuses et des travailleurs, des luttes, m'a beaucoup apporté. La chaleur de ces gens, leur courage, la confiance qu'ils m'ont témoignée. Ces rencontres m'ont beaucoup appris et m'ont fait grandir. Les liens forgés avec l'équipe du journal sont très forts aussi.
On prend conscience de ce que les gens vivent mais également du monde qui nous entoure, cela nous permet de mieux connaître la société et ses rouages.

Qu’est-ce que tu as préféré dans ce job?
Sans hésiter, les rencontres avec les gens: ceux qui luttent, qui osent témoigner, l’équipe de la rédaction au sens large et tous ceux qui œuvrent au sein d’Unia. J’ai beaucoup de respect pour le travail de tous au syndicat, sur le terrain et dans les bureaux, ceux qu’on voit moins.
Quant à la conception du journal, j’ai tout aimé faire. De la coordination des sujets avec les collègues, à la réalisation concrète. C’est un travail d’artisanat qui a beaucoup de valeur à mes yeux. J’ai adoré les moments de création des pages avec notre graphiste Catherine. Il y a un côté magique lorsque tout s’assemble. C’est tellement gratifiant de voir le résultat sur le papier, grâce aussi au professionnalisme de notre imprimerie.

Vingt ans de souvenirs... et de batailles

Quels grands événements auront marqué tes années à «L’Evénement syndical»?
Je retiendrais la grève de la Boillat en 2006, et celle de Novartis, en 2011. Dans ces deux cas, j’ai été marquée par la détermination des travailleurs à refuser la logique financière et l’arrogance patronale qui décide unilatéralement du destin de centaines de personnes et de toute une région. Je suis très reconnaissante d’avoir pu être au cœur de l’occupation de l’usine de la Boillat et d’avoir été témoin de l’intelligence et de l’organisation de ces employés. Ces luttes m’ont confortée dans ma vision du monde et de l’engagement, à savoir que la classe ouvrière a le pouvoir de refonder l’organisation du travail et qu’il y a urgence: il faut en finir avec le capitalisme!
La question de la protection contre les licenciements antisyndicaux me tient aussi à cœur, car elle me touche personnellement. Mon ex-mari, infirmier, avait été licencié pour ses activités syndicales. Son cas était d’ailleurs repris dans le 2e volet de la plainte de l’Union syndicale suisse contre l’Etat suisse déposée auprès de l’Organisation internationale du travail. Je sais les ravages qu’un tel licenciement peut provoquer dans l’entourage et je trouve affligeant que le Conseil fédéral ne soit pas capable de modifier une loi à l’image d’autres pays qui disposent de protections efficaces, ni de mener à bien une médiation sur le sujet. Il faut avancer sur cette cause, et rapidement.

Est-ce que des rencontres t’ont particulièrement émue?
Il y en a eu beaucoup et je ne peux, hélas, toutes les citer. Il y a en particulier celle de Marisa Pralong et son combat pour faire reconnaître son licenciement antisyndical et exiger sa réintégration chez Manor, lutte menée jusqu’au Tribunal fédéral. Une belle rencontre et une détermination qui montre la voie à suivre.
Deux autres femmes m’ont marquée par leur humilité et leur poigne: Liliane Valceschini, ouvrière horlogère qui a été à l’initiative de la Grève des femmes en 1991, dont j’ai fait le protrait, et Gianna Marly, ex-présidente des Métallos vaudois, membre de la commission d’entreprise de Tesa qui a été victime de la crise financière, licenciée en 2010 après 38 ans de service.
Enfin, je me souviens de ma rencontre avec Stéphane Hessel en 2011, qui venait à Lausanne pour donner une conférence sur la Palestine. Je lui avais demandé comment il faisait pour rester aussi engagé à 93 ans. Il m’avait répondu: «Il ne faut jamais abandonner l’espoir», c’est une phrase magnifique qui me parle beaucoup. J’y pense souvent, d’autant plus aujourd’hui avec le massacre en cours à Gaza. 

Quelles sont les grandes batailles que tu as menées au journal?
L’ES a connu des périodes intenses, en effet. L’équipe s’est d’abord battue pour que le journal papier continue à sortir chaque semaine et, plus récemment, presque toutes les deux semaines. Je regrette que nous ne soyons pas parvenus à réaliser un vrai bimensuel, mais nous avons réussi à préserver un journal d’actualité et de qualité, loin du magazine, tout en dégageant des moyens pour développer le numérique.
Je suis aussi fière d’avoir pu maintenir une impression en Suisse romande: plus de 50000 exemplaires, ce n’est pas rien, et même essentiel pour une imprimerie et ses emplois!
Un autre regret est d’avoir dû cesser l’envoi du journal papier aux membres frontaliers en 2022 à cause des coûts postaux excessifs, mais ils continuent à le recevoir par voie électronique.
Aujourd’hui, je suis contente de voir que le nouveau projet est sur les rails, avec un site internet performant et du contenu vidéo à venir. Je suis très confiante par rapport à l’avenir, car je laisse une équipe qui a les qualités, le talent et le professionnalisme pour faire perdurer L’ES. Ma succession sera réglée dans quelques mois par le conseil du journal. Je tiens aussi à remercier nos lectrices et nos lecteurs, les membres et les militants d’Unia, pour leur confiance, leur fidélité et leur soutien durant toutes ces années. 

Défis et avenir 

Quels sont les défis qui attendent notre journal dans les années à venir?
La numérisation et la digitalisation sont les principaux challenges pour les médias, qui traversent une période difficile. On ne pourra évidemment pas faire sans, et cela doit être un plus. Il reste toutefois indispensable de continuer à faire un journal syndical papier fort et de qualité, car c’est un moyen d’expression, de débat, de partage et de mobilisation qui est essentiel. C’est aussi un lien central entre les membres et Unia.
L’Evénement est un pilier du syndicalisme interprofessionnel, reflet des luttes de toutes les branches. Il faudra donc le préserver, tout en développant le numérique.

Comment vois-tu l’avenir du syndicat et du syndicalisme?
L’exploitation des travailleurs et la violence patronale ne cessent de s’accroître. Sans parler de l’ubérisation du monde du travail, de l’intensification du rythme de travail et des attaques contre les migrants. Dans ce contexte, les travailleurs ont besoin d’un syndicat pour défendre leurs intérêts, les représenter et les organiser.
Pour qu’ils puissent prendre leur destin en main, le syndicat doit faire vivre la démocratie. Il appartient aux membres de débattre, de donner leur avis et de décider de leurs revendications et de leurs actions. Comme le montrent de manière exemplaire les deux luttes actuelles en terres vaudoises, celle du personnel de Micarna et celle des employés de Vetropack, que je salue ici. 

Vers une retraite militante

Quels sont tes projets pour la retraite?
Je vais me consacrer à tout ce que je n’ai pas eu le temps de faire ces dernières années (rire). Je vais prendre du temps pour moi et mes proches. Me balader, me ressourcer dans la nature, profiter de ma famille et de mes amis, retrouver ma belle-famille en Espagne et voyager en Grèce, mon deuxième chez-moi.
J’adore aussi regarder le ciel, observer les étoiles et les planètes. Ça me ramène à mon militantisme: on est tellement rien face à l’immensité de l’univers, et pourtant, le système est en train de bousiller notre planète, de faire fuir des gens de chez eux, de bombarder et de détruire l’humanité. Nous avons les connaissances, la technologie, les ressources qui permettraient de nourrir, de donner un toit et un avenir à chacun de ses habitants. Or, aujourd’hui, le système économique en crise détruit tout pour sa survie. Je suis persuadée que, si on se mettait tous ensemble, on changerait le monde. Je me retrouve dans les paroles de Rosa Luxemburg qui évoquait l’alternative «socialisme ou barbarie»: aujourd’hui, nous sombrons dans la barbarie. Il faut réagir! 

Tu n’es donc pas prête à abandonner le militantisme?
Je vais évidemment continuer à lutter contre l’exploitation sous toutes ses formes et contre la guerre, dans le but de changer les règles du jeu, notamment en lien avec Gaza. Ce qui se passe en Palestine me révolte. On ne peut pas laisser mourir des dizaines de milliers d’enfants, de femmes, d’hommes sans réagir.
Je resterai syndiquée et engagée dans les luttes menées par Unia, notamment contre LPP 21, qui est centrale selon moi. Je serai de tous les combats, ça c’est sûr, et je me rendrai là où je peux être utile, dans la rue et ailleurs.

De la lutte des classes aux étoiles

Chère Sylviane,

Vingt ans que tu rames sur la barque de L’Evénement syndical. Si tu en es la capitaine depuis presque aussi longtemps, tu as toujours été la première à écoper ou à faire la plonge, tant la hiérarchie et le pouvoir ne t’ont jamais intéressée, ou alors pour les vilipender. 

Face aux intempéries, tu t’es mouillée pour la survie de l’hebdomadaire et de nos postes de journaliste, métier en voie de disparition. Mais le cœur de tes préoccupations a toujours été de défendre les travailleuses et les travailleurs, et de leur offrir un journal au plus près de l’actualité syndicale. 

Plus largement, tes valeurs humanistes et de solidarité ont guidé tes choix, du combat le plus local à la cause internationaliste, la lutte des classes en toile de fond. 

La rédaction a toujours été à tes côtés, confiante en ta capacité de te faire entendre et de ne pas te laisser leurrer par le chant des sirènes. 

Ton opiniâtreté, ta sensibilité aux injustices et ton amour des gens font de toi une militante syndicale hors pair. Nous ne comptons plus le nombre de manifestations auxquelles tu as participé. Et nous savons que nous te retrouverons, dans la rue, le poing levé... sans jamais perdre le cap vers un monde meilleur. 

Entre deux actions, entre deux voyages dans ton pays d’adoption – la Grèce (peut-être parce qu’une seule lettre la sépare du mot grève?) – nous te souhaitons de naviguer dans les eaux calmes du lac Léman sur ton petit voilier, les cheveux aux vents, la tête dans les étoiles, toi qui, comme pour te libérer de la gravité de ce monde, aime tant regarder les astres... 

Bon vent à toi, moussaillon!

La Rédaction


Journaliste militante

Je connais Sylviane depuis ses débuts à L’Evénement syndical, il y a vingt ans. Elle a toujours été présente dans les manifestations et, au fil du temps, une grande confiance et un véritable respect se sont créés entre nous. Sylviane a toujours été de toutes les actions syndicales, non seulement comme journaliste et rédactrice en cheffe de L’Evénement syndical, mais aussi comme militante. Elle a toujours été extrêmement proche des salariés et a toujours eu à cœur de les défendre. C’est une posture très importante pour les travailleuses et les travailleurs comme pour les permanents syndicaux. Si elle était là pour l’article, son soutien allait au-delà et était très utile dans la lutte. Sylviane a toujours eu aussi la volonté de maintenir une information de qualité. Elle va au bout de ses idées. Sa détermination est admirable. Si je n’ai pas toujours été d’accord avec elle, j’ai aimé débattre avec elle, car le respect n’a jamais manqué. C’est le propre aussi du syndicalisme de ne pas être d’accord. L’important, c’est la défense de ce qui est le meilleur pour l’organisation. Sylviane a poursuivi ce but dans tous ses combats. Je sais que son équipe pourra tourner sans elle, car elle a su faire circuler les informations. Ce qui est la marque d’une bonne responsable. Je suis très serein pour cette transition. Sylviane part avec le devoir accompli et je la remercie pour tous ses services. Je lui souhaite encore beaucoup d’années de militantisme et de pouvoir profiter de son temps pour toutes les choses qu’elle aime faire.

Yves Defferrard, président de L’Evénement syndical, membre du comité directeur d’Unia


Une source d’inspiration

Nous avons fait connaissance lors de mon combat contre Manor il y a une quinzaine d’années. Je me suis toujours sentie proche de Sylviane, car elle se sent concernée. Elle ne détourne pas la tête, et est engagée, combattante, idéaliste. Quand je ne pensais pas être à la hauteur, elle était là pour m’encourager. J’apprécie aussi le fait qu’elle se soit engagée pour garder un journal imprimé de qualité. Elle a toujours donné la place aux travailleuses et aux travailleurs pour leurs revendications. Chère Sylviane, c'est avec beaucoup d’émotions que je te présente mes meilleurs vœux pour cette nouvelle étape de la vie. Je continuerai à garder bien présent ton accompagnement dans l'engagement syndical. Nos échanges sur la société d'aujourd'hui me permettent de continuer à vouloir lutter.... Merci de tout cœur.

Marisa Pralong, militante et collaboratrice d’Unia Vaud


Une combattante pour l’émancipation de la classe ouvrière

2005: naissance du syndicat Unia, résultat de la fusion des syndicats FTMH, SIB, FCTA et autres. Je cite cet événement comme point de départ, me retrouvant, après 40 ans de militance à la FTMH, dans la branche artisanat d’Unia. Première rencontre avec Sylviane, journaliste à L'Evénement syndical. Débute alors une collaboration ininterrompue et la création d'un lien de respect et de profonde estime pour une combattante de sa trempe qui, comme femme et comme militante, a fait de la lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière sa référence première. Le Groupe intérêts migrants (GIM) lui doit beaucoup en matière de conseils et d’encouragements pour soutenir les revendications spécifiques des militants immigrés au sein d'Unia. L'épisode marquant a été le moment où il a été proposé d'imprimer le journal à l'extérieur de la Suisse, délaissant l'imprimerie de Delémont avec le risque que le personnel soit mis au chômage. Lors de la confrontation avec la direction pour modifier le nombre de parutions et le support du journal, nous, GIM, avons soutenu cette bataille dans chaque instance syndicale. Cela nous a réconciliés avec la profession de journaliste. Chaque jour de lutte est un événement important pour nous, migrants Unia. Le parcours de vie professionnelle et humain de Sylviane est exemplaire. Une combattante pour la cause des femmes et pour la cause des migrants. Les paroles sont comme le vent, mais la pensée reste. Tous mes vœux à toi, Sylviane, pour ton futur parcours de retraitée. Le GIM t'embrasse fraternellement et avec estime.

Sisto Vincenzo, militant d’Unia Vaud, Groupe intérêts migrants


Salut la plume rouge 

Voilà, Sylviane, le temps venu pour toi de prendre ta retraite et de changer de rythme, à peine quelques semaines après le changement de rythme de parution de L’Evénement syndical devenu bimensuel au lieu d’hebdomadaire. D’expérience, je puis t’assurer que le rythme de vie un peu plus lent d’une retraitée est délicieux! Après tant de timings serrés et de stress, déguste ces nouvelles libertés et horizons. Capitaine à bord, tu as tenu la barre du journal en y faisant des miracles financiers. Coûts postaux, frais d’impression, charges sociales, tout – absolument tout – n’a eu de cesse de prendre l’ascenseur. Comme presque seules les femmes savent le faire, tu as traqué chaque centime pour pouvoir continuer à offrir, semaine après semaine, un journal de qualité. Expliquer les enjeux sociopolitiques du monde du travail, dénoncer la violence du capitalisme, contribuer à une lecture critique du monde et surtout rendre visibles les luttes syndicales, petites et grandes, nationales, régionales et locales, voilà les défis que tu as relevés. O combien primordiaux, quand on connaît l’état de la presse nationale et de la presse locale (quand il en reste) qui rapportent de moins en moins les préoccupations des salariées et des salariés et les actions syndicales, se concentrant de plus en plus souvent exclusivement sur des faits de société, anodins et apolitiques. Merci d’avoir tendu aux travailleuses et aux travailleurs romands un miroir de leurs réalités et de leurs luttes. Merci la plume rouge. Et bon vent à toi.

Catherine Laubscher, ancienne secrétaire régionale d’Unia Neuchâtel


Sylviane, du réel à l’idéal

Sylviane,

Durant des années, tu as conduit la barque de L’Evénement syndical de manière exemplaire, dans un savant dosage combinant les règles élémentaires du journalisme professionnel et le travail militant. Durant toute la période où j’ai présidé le conseil d’administration de L’Evénement, tu as toujours été une alliée de poids dans le but de maintenir et de développer un journal de qualité. Tu as aussi su motiver la rédaction et entretenir des relations avec la base syndicale d’Unia, avec ses militants, tant au niveau des régions que des branches professionnelles. Enfin, dans tes multiples éditoriaux, tu as constamment su montrer les enjeux des combats syndicaux et politiques, y compris le dessous des cartes, en mettant toujours la priorité sur les réalités du terrain. En ce sens, et même si ce n’était pas forcément conscient, tu t’inspirais de ce principe fondamental énoncé par Jean Jaurès: «Partir du réel pour aller à l’idéal.»

Jean-Claude Rennwald, ancien président du journal et ancien membre du comité directeur d’Unia

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