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Nouveautés dans les métiers de l'horlogerie

L'horlogerie a redéfini et réformé ses métiers et ses filières de formation. Histoire de s'adapter aux évolutions de la branche

Résultat de dix ans de travaux, la réforme des métiers de l'horlogerie et des microtechniques est désormais achevée. Elle s'applique à une quinzaine de filières. But: s'adapter aux évolutions de la branche tout en répondant aux nouvelles exigences de la Confédération.

L'industrie horlogère qui emploie 58000 personnes en Suisse s'est dotée de nouveaux modes de formation adaptés aux actuels défis technologiques et industriels de la branche ainsi qu'aux normes exigées par la Loi fédérale sur la formation professionnelle entrée en vigueur en 2004. Chargée de piloter et coordonner l'essentiel de cette réforme qui a nécessité dix ans de travaux, la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse (CP) en a communiqué les résultats dans une conférence de presse tenue le mois dernier dans les locaux d'Ulysse Nardin, entreprise horlogère locloise dotée de son propre centre de formation des apprentis.

Rhabilleurs rhabillés
L'offre des métiers est désormais plus cohérente et plus claire qu'auparavant. A commencer par les noms des métiers. Ils sont désormais mieux adaptés à la réalité actuelle. Exemple, les deux CFC d'horloger, l'un dans le domaine du rhabillage et l'autre dans le domaine de l'industrie, ont fusionné pour ne déboucher désormais que sur un seul et unique CFC d'horloger couronnant quatre ans d'apprentissage. «C'est un titre sobre et concis, idéal pour qualifier le métier phare de la branche», précise François Matile, secrétaire général de la CP. Quant au métier d'horloger praticien (3 ans d'apprentissage), il se voit rebaptisé en «horloger de production».
Autre nouveauté, les «régleuses» sont dorénavant reconnues au niveau fédéral. Une filière spécifique dans le domaine du réglage de la montre mécanique a été intégrée dans la formation d'opérateur en horlogerie. Cette filière conduit à l'obtention d'une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) correspondant à un apprentissage de deux ans. A souligner que le métier de régleuse avait pratiquement disparu dans les années 1970 en raison de la prédominance de la montre à quartz mais il avait réémergé en 1991, au fil d'une formation privée enseignée à l'«Ecole de réglage» à La Chaux-de-Fonds. Cette école fermera ses portes en juillet prochain après avoir formé un total de 114 apprentis en près d'un quart de siècle. Dès lors l'enseignement théorique de ce métier désormais reconnu au niveau fédéral sera dispensé dans les écoles techniques dédiées à l'horlogerie, à Bienne, Genève, Granges, Le Locle, Le Sentier et Porrentruy.

Pour un apprentissage dual
La refonte des filières a nécessité une large concertation de tous les acteurs de l'industrie horlogère suisse, ce qui explique en grande partie le temps qu'il a fallu lui consacrer. Cette démarche multilatérale a abouti également à une harmonisation de l'enseignement et des examens. Fini les pratiques disparates. Tout le monde sera logé à la même à enseigne.
Des changements sont également intervenus dans le contenu des cours. «Ils sont un peu moins théoriques et davantage orientés vers la pratique», note Séverine Favre, responsable des formations à la Convention patronale. «Nous avons également mis l'accent sur l'intégration des évolutions technologiques et sur la volonté de favoriser la formation duale.» A l'évidence, l'horlogerie a mis ses métiers à l'heure des défis d'aujourd'hui.

Pierre Noverraz


Apprentissage en hausse
En 2014 en Suisse, 472 jeunes gens ont signé un contrat de formation dans la branche horlogère dans des métiers couvrant toutes les étapes de la fabrication d'une montre, de la conception des plans au réglage du mouvement en passant par la fabrication des pièces. Au cours de ces dix dernières années, le nombre des apprentissages a enregistré une progression de 75% et même de 150% en ce qui concerne la formation duale en entreprise. Dans le même temps, les effectifs de l'industrie horlogère ont affiché une hausse de 56%. La proportion de la formation duale des nouveaux contrats signés l'année dernière dépasse pour la première fois la barre de 40% pour s'établir à 43%.
PN