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Shops des stations-service en route vers une convention nationale

Les partenaires sociaux s'accordent sur une CCT nationale pour le personnel des shops des stations-service

Au terme de longues négociations entamées en mai 2014, les partenaires sociaux sont parvenus à un accord sur une Convention collective de travail de portée nationale couvrant le personnel des shops des stations-service. Cette dernière doit encore être ratifiée par les organes compétents respectifs des différentes parties et devrait en principe entrer en vigueur en janvier 2017. Un premier pas important...

«C'est un progrès pour la branche. Un premier pas important. La convention n'est certes pas une Rolls-Royce mais elle a le mérite d'amener quelques améliorations et de régler différents points.» Responsable du commerce de détail d'Unia, Natalie Imboden juge positivement l'aboutissement des négociations en vue de l'introduction d'une Convention collective de travail (CCT) nationale pour le personnel des shops des stations-service. Entamés en mai 2014, les pourparlers dans ce sens ont réuni l'Association des exploitants de shops de stations-service suisses (AESS), les syndicats Unia et Syna ainsi que la Société suisse des employés de commerce. Au terme de longues discussions qui, précisent les partenaires sociaux dans un communiqué, se sont déroulées dans un «climat de dialogue constructif», un accord a finalement été trouvé.

Un long processus
«Ce temps relativement long s'explique aussi par l'absence d'expérience dans le domaine. Il n'existe pas, dans le secteur de la vente, de CCT nationale.» La nouvelle convention devra toutefois être encore ratifiée par les organes fédératifs compétents des différents partenaires. Les parties contractantes demanderont ensuite aux autorités fédérales d'étendre son champ d'application. «La procédure est encore longue mais elle devrait en principe aboutir. La convention - déjà adoptée depuis par les délégués des employés de la branche - devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2017», note Natalie Imboden avant de préciser quelques-unes de ses clauses majeures.

Salaires différenciés
Visant à protéger au niveau national les conditions de travail dans les shops des stations-service, la CCT règle notamment la question des salaires minimaux. «Ceux-ci s'élèvent, pour le personnel non qualifié, à 3700 francs par mois x 13. Pour les employés bénéficiant respectivement de 2 et 3 ans de formation, ils atteignent 4000 et 4100 francs, x 13 également.» Des montants desquels, nuance toutefois la syndicaliste, devront être soustraits 100 francs, quel que soit le parcours professionnel de l'employé, dans plusieurs cantons frontaliers, à savoir le Valais, le Jura, le Tessin, les Grisons, Schaffhouse et la Thurgovie. Une situation que déplore Natalie Imboden, relevant cependant qu'il sera possible de renégocier chaque année les salaires.
La nouvelle CCT prévoit en outre que les personnes devant travailler le dimanche et les jours fériés touchent 5% de plus comme elle garantit une série de prestations sociales à l'instar du maintien du salaire en cas de maladie ou de maternité.

L'espoir d'un précédent...
Autre point prévu dans la CCT, la durée du temps de travail, fixée à 42 heures par semaine. L'accord devrait aussi favoriser la conclusion de contrats de travail fixe dans un domaine caractérisé par une importante fluctuation des heures auxquelles sont soumis les employés.
Actuellement, trois cantons - Fribourg, Saint-Gall et Lucerne - disposent d'une CCT étendue dans le secteur. «Ces conventions cantonales nous ont aidés dans notre démarche. Mais la CTT nationale est meilleure. Il nous faudra aussi trouver des solutions pour que ces cantons la reprennent», relève encore Natalie Imboden tout en espérant aussi que l'accord négocié dans cette sous-branche de la vente crée un précédent dans le secteur...
Le 1er janvier dernier, on comptait en Suisse près de 1300 shops de stations-service. Selon des estimations, 11000 à 12000 personnes travaillent dans ces magasins, le plus souvent à temps partiel.

Sonya Mermoud