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Une journée de la femme pour les... pères

Si le congé paternité passe la rampe du National, l'égalité salariale attendra

«Les débats menés par le Conseil national montrent que les mesures requises pour que l'égalité entre femmes et hommes dans le monde du travail devienne réalité sont encore insuffisamment reconnues.» (USS) «Le PS déplore que dans la question centrale de l'égalité des salaires, les propositions visant à lutter contre la discrimination salariale ou contre les licenciements suite à des plaintes en discrimination aient été rejetées.» «Unia, de par sa longue expérience sur le terrain, sait qu'on ne peut pas laisser l'égalité salariale au bon vouloir des patrons.» Les réactions négatives ont fusé à gauche et dans les syndicats à l'issue de la session spéciale que le Conseil national a consacré, ce 8 mars, à l'égalité entre les femmes et les hommes. Un scénario aussi prévisible que désespérant.

Petits pas...
Quelques mois avant les élections fédérales, les parlementaires bourgeois ne pouvaient pas se permettre de voter uniquement avec leurs tripes, ils ont donc cherché à limiter les dégâts, envoyant tout de même balader, en trois heures, 16 des 22 propositions qui leur étaient faites pour une meilleure application de la loi sur l'égalité, 11 ans après son entrée en vigueur. Hormis l'acceptation de principe d'un congé paternité - lire ci-dessous - l'USS note aussi avec satisfaction que le Conseil national s'est montré disposé à lutter davantage contre la violence faite aux femmes et qu'il a demandé au Conseil fédéral d'adopter un programme de mesures en faveur de la concrétisation de l'égalité des sexes. Rien de bien contraignant tout de même!

Les patrons maîtres chez eux!
Si les députés bourgeois ont consenti à donner un peu de travail au Conseil fédéral, pas question par contre de charger en quoi que ce soit les employeurs. Il n'y aura donc pas de conférence sur l'égalité avec la participation des autorités, de scientifiques et des partenaires sociaux. Et rien ne sera fait de plus pour lutter contre l'inégalité salariale, pourtant interdite. Les partis de droite ont par exemple refusé de permettre aux syndicats de se substituer à leurs membres pour dénoncer une discrimination salariale.

Un congé pour les papas?
Si les syndicats sont parvenus l'an dernier, notamment dans l'horlogerie et aux CFF, à inscrire le congé paternité dans plusieurs conventions collectives, beaucoup reste à faire sur cette avancée sociale qui permettrait non seulement aux hommes de s'occuper de leur progéniture, mais aussi aux mères de mieux concilier vie de famille et vie professionnelle. Mise au vote, alors que de nombreux conseillers nationaux radicaux et UDC se trouvaient à la buvette, il s'est trouvé une majorité de circonstance pour approuver la motion qui demandait l'adoption d'un congé paternité de quelques semaines, financé par les allocations perte de gain.
L'aval du Conseil des Etats étant aussi nécessaire pour qu'un tel congé soit un jour inscrit dans le Code des obligations, il ne serait pas étonnant que les premiers parents à bénéficier d'un tel congé soient les enfants nés ce jeudi 8 mars 2007.

SB