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Unia au secours de trois vendeuses injuriées et calomniées

Licenciement, accusation de vol, insultes: le syndicat dénonce publiquement la gestion du kiosque Naville-Relay à Saignelégier

Avec tracts et banderoles, les syndicalistes d'Unia Transjurane ont manifesté publiquement leur soutien à trois vendeuses du kiosque Naville-Relay à la gare de Saignelégier (JU). Ces dernières ont subi de la part de leur responsable des insultes et des accusations publiques de vol. Le syndicat exige de la gérante des excuses et des dédommagements pour tort moral. Il demande également une entrevue avec la direction de Naville.

Virginie, encore sous le coup du choc, a du mal à contenir ses larmes lorsqu'elle explique ce qu'elle a subi ces derniers temps au kiosque Naville-Relay à la gare de Saignelégier. «Je me suis fait insulter, calomnier et puis licencier alors que l'on ne pouvait absolument rien me reprocher.» Sa collègue Nicole a préféré donner son congé plutôt que continuer à subir le poids «du dénigrement et de la suspicion» qui pesait dans l'établissement. Tout comme Laurence, manifestement révoltée. «La gérante va raconter dans tout le village que nous sommes des alcooliques et des voleuses.»

«Je suis révoltée»
La responsable de l'établissement réfute ces accusations dans la presse. Mais comment, dès lors, peut-elle expliquer cette phrase: «Manque 100 francs en caisse: Virginie + Laurence?» figurant sur un avis bien visible affiché pendant plusieurs jours sur le congélateur du kiosque. Comment peut-elle expliquer qu'elle ait retiré sur les derniers salaires de Virginie et Laurence une somme de 50 francs, sous la mention «manque en caisse le 12 avril». L'accusation est grave et sans fondement. «Nous avons vérifié la caisse et il ne manquait pas un seul centime», précise Virginie. «Je travaille dans ce kiosque depuis 2006 et je n'ai jamais eu le moindre problème. Cette femme a repris le kiosque à son compte il y a moins de six mois et je suis révoltée de ce qu'elle nous a fait subir quand je pense que nous avons eu la gentillesse de lui en expliquer une bonne partie du fonctionnement.»

Excuses réclamées
A la demande des trois employées, Unia Transjurane défend fermement leurs intérêts. Les syndicalistes sont venus manifester leur solidarité, le 20 mai dernier devant le kiosque, au départ des premiers trains. Autour d'un café-croissant et avec des tracts, ils ont informé les voyageurs de la situation. «Nous demandons à la responsable de présenter ses excuses publiques et de verser l'équivalent d'un mois de salaire à ses employées, pour réparation du tort moral», explique le secrétaire syndical Julien Loichat, responsable de ce dossier. «En même temps, nous demandons à rencontrer la direction de Naville. Et pour cause, les employées que nous défendons ont à maintes reprises demandé son intervention, mais sans réponse.» Naville se retranche derrière le fait que la gestion du personnel ne lui incombe plus, étant donné que le kiosque est sous la responsabilité de la Sàrl de la repreneuse. «C'est un peu trop facile. Naville impose à ses franchisés de prendre sa marchandise et de faire du chiffre, ce qui se traduit par des pressions sur le personnel. Ensuite, il s'en lave les mains. Nous réfléchissons aujourd'hui au moyen de trouver une parade à cette forme de déresponsabilisation.»

Pierre Noverraz