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Valrhône le centre de distribution va fermer

A Bussigny (VD) les employés de la centrale de Distribution Suisse sont sous le coup. La direction leur a annoncé la fin

Le groupe Distribution Suisse, chapeautant les sociétés Pam, Proxi et Valrhône, a annoncé la cessation des activités de sa centrale de livraison située dans l'Ouest lausannois. Dès le 1er septembre, le groupe sous-traitera sa logistique à la société Volg. Plus de cent employés sont concernés par cette restructuration. Certains pourraient être repris par d'autres enseignes. Ils exigent cependant un plan social pour tous.

Les travailleurs du centre de distribution Valrhône de Bussigny, qui alimente tous les magasins Pam et Proxi de Suisse romande, sont sous le choc. Le 8 mai dernier, la direction du groupe Distribution Suisse, chapeautant les sociétés Pam, Proxi, Valrhône et Valrhône Logistics, leur annonçait la fin des activités de stockage, de préparation et de livraison de la centrale de l'Ouest lausannois, cela avec effet au 31 août. Seule une partie des employés de l'administration devrait conserver son emploi sur le site, soit une vingtaine. Dix chauffeurs ont été repris récemment par la société Roduit SA, à qui le secteur fruits et légumes a déjà été confié. Tous les autres salariés, soit environ 80, seront licenciés. Une partie pourrait être transférée dans d'autres sociétés.
«Le personnel, alerté par des manques occasionnels de marchandises, s'attendait à quelque chose, mais il n'imaginait pas cela», explique Dominique Fovanna, responsable du secteur tertiaire à Unia Vaud. Rappelons que le personnel de Bussigny avait obtenu, après une grève exemplaire fin novembre 2011, le paiement de la gratification de fin d'année que la direction voulait supprimer, ainsi que la négociation d'une convention collective de travail (CCT). Cette CCT, signée en juin 2012 entre Unia et Distribution Suisse, introduisait un 13e salaire selon l'ancienneté et de nombreuses améliorations des conditions de travail, non seulement des chauffeurs, magasiniers, préparateurs et personnel administratif de la centrale de Bussigny, mais de l'ensemble des employés des enseignes Pam et Proxi, soit quelque 800 personnes dans toute la Suisse romande.

Sous-traitance confiée au groupe Volg
Le groupe Distribution Suisse justifie sa décision de restructuration par le fait qu'il «traverse depuis plusieurs années des difficultés structurelles dans un contexte commercial où le marché a évolué rapidement, accueillant notamment de nouveaux acteurs pratiquant des prix agressifs», écrit-il dans un communiqué. Tout en ajoutant vouloir concentrer ses forces sur la vente et le développement des magasins de proximité. Il explique également que les «coûts de sa centrale logistique ne pouvant plus être compressés sous peine de ne plus satisfaire les critères qualitatifs attendus, une autre alternative viable a dû être trouvée». Cette alternative est la sous-traitance, dès le 1er septembre, de son activité de logistique et distribution par la société Volg. Cette dernière, active principalement en Suisse alémanique, dispose d'un centre à Puidoux desservant les magasins Vis-à-Vis.

Coop pourrait reprendre du personnel
Selon Unia, sur les quelque 80 employés licenciés, une cinquantaine pourraient être repris par Coop, qui loue depuis le 1er mai une partie des locaux de la centrale de Bussigny pour son service d'achat par Internet. Il est aussi envisagé qu'une vingtaine de chauffeurs soient transférés chez Volg. «Si ces transferts ont lieu, une dizaine de personnes resteront sur le carreau, et aucune garantie n'est donnée à moyen ou long terme pour les 20 employés de l'administration», souligne Dominique Fovanna. D'où l'exigence d'Unia et du personnel de reconduire le plan social conclu en janvier 2011 lors d'une précédente restructuration.
«L'assemblée du personnel a réuni plus de 60 salariés le 12 mai. Elle demande que ce plan social soit prolongé et qu'il concerne aussi les 10 personnes parties chez Roduit ainsi que les 20 de l'administration au cas où leur emploi serait remis en cause à l'avenir», informe Dominique Fovanna. La syndicaliste confirme que le groupe se trouve dans une situation financière difficile, ne permettant pas d'envisager le maintien des activités de la centrale.
Outre le plan social offrant des indemnités de départ en fonction de l'ancienneté et de la situation familiale, le personnel a décidé de nombreuses autres revendications. Parmi elles, des mesures d'accompagnement pour retrouver un emploi, la garantie que la moitié de leur 13e salaire soit versée en totalité fin juin comme prévu par la CCT, la non-réduction de leurs vacances, déjà fixées pour la plupart. Alors que le délai de consultation prend fin ce mercredi 28 mai, ces exigences devaient être présentées hier à la direction de Distribution Suisse par Unia et les délégués du personnel. 


Sylviane Herranz