Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Dis-moi combien tu gagnes…

Toutes les personnes salariées en Suisse sont invitées à dévoiler leur salaire sur ce site.
© Thierry Porchet

Toutes les personnes salariées en Suisse sont invitées à dévoiler leur salaire sur ce site. Pour que la transparence devienne la règle! 

Des syndicats, dont Unia, ont créé un site participatif pour briser le tabou des salaires

Le salaire reste un sujet tabou en Suisse. Combien gagne son patron? Son collègue? Une omerta qui a le désavantage d’accentuer les inégalités notamment entre les femmes et les hommes. Pour favoriser la transparence, des syndicats des régions zurichoise et schaffhousoise, soutenus par des associations d’égalité entre les sexes, ont créé le site zeigdeinenlohn.ch(montre ton revenu). Chaque personne peut y poster sa photo accompagnée de son métier et de son salaire mensuel. Jusqu’à la semaine dernière, près de 1100 personnes, de toute la Suisse, notamment romande, s’étaient inscrites. Entretien avec Isabelle Lüthi, chargée de communication d’Unia Zurich. 

Comment et pourquoi avoir lancé ce site?

Si nous ne connaissons pas ce que gagnent nos collègues, comment savoir si notre salaire est équitable et adapté? Lorsque nous parlons ouvertement de notre revenu, nous pouvons dévoiler, et ainsi empêcher, de possibles discriminations. La transparence des salaires est une mesure simple et efficace. Au niveau politique, il se passe trop peu de choses. Alors que nous sommes en 2018, année de l’égalité. Face à ce grand tabou, même au sein des familles, différents syndicats de Zurich et de Schaffhouse se sont réunis avec de nombreuses organisations pour créer ce projet qui a pour objectif un changement de culture.

Qui sont, dans les grandes lignes, les personnes qui s’inscrivent?

En ce qui concerne les métiers, c’est très varié: de la conseillère nationale à la fromagère jusqu’au père de famille ou au tatoueur. Toutefois, la branche de la santé est la plus fortement représentée. Le besoin de parler des salaires y semble particulièrement grand. A ce jour, plus d’hommes que de femmes se sont inscrits. La plupart ont entre 25 et 35 ans. Du point de vue des revenus, beaucoup se situent dans une fourchette de 4000 à 7000 francs. Au-dessus de cette somme, les inscriptions diminuent. Peu de personnes indiquent une paie supérieure à 10000 francs. Il semble que plus le salaire est élevé plus il est difficile d’en parler. Reste que ce site n’a pas pour objectif de faire des statistiques. Ce qui nous intéresse, c’est le changement de discours. Nous aimerions que parler de son salaire devienne une évidence.

Etes-vous surpris du nombre de personnes qui indiquent leur salaire?

Au fond, l’argent intéresse tout le monde, même si très peu de gens en parlent ouvertement. Je vois ces nombreuses participations comme un signe important adressé au monde politique et, plus largement, à la société. Une large couche de la population veut casser ce tabou du salaire et souhaite l’égalité salariale.

www.zeigdeinenlohn.ch

Pour aller plus loin

Contre des fins de mois difficiles...

Le groupe des retraitées et des retraités d’Unia Genève tient à prendre position très fermement, aux côtés d’autres organisations et personnes concernées, notamment l’AVIVO, contre...

Agir face à la fracture sociale

Affichettes sur un mur "Et après?".

L’Union syndicale suisse tire la sonnette d’alarme: plus d’un demi-million de salariés sont au chômage ou au chômage partiel, avec une baisse d’au moins 20% de leur revenu. Les écarts se creusent et les emplois précaires se multiplient. La faîtière revendique plus de sécurité sociale et de solidarité

Les temporaires mieux protégés

Offres d'emploi pour temporaires.

Bonne nouvelle pour le personnel temporaire! La Convention collective de travail (CCT) Location de services a été renouvelée pour trois ans, garantissant le maintien des acquis en...

Revaloriser les métiers essentiels!

Pancarte: applaudir c'est bien, leur donner donner un salaire décent c'est encore mieux.

Augmenter les salaires et les effectifs dans les domaines des soins, du commerce de détail et de la logistique: Unia a organisé la semaine dernière plusieurs actions pour soutenir ces revendications. Et a participé, samedi, à la mobilisation nationale des personnels de la santé