AVS 21: plus de 300000 signatures remises au Conseil des Etats
Lundi en fin de matinée, avant que le Conseil des Etats n’entame le débat sur la nouvelle réforme de l’AVS, l’Union syndicale suisse (USS) remettait l’appel urgent intitulé «Pas touche aux rentes des femmes!» Lancé en ligne en février dernier, il a recueilli, en très peu de temps, un record de plus de 300000 signatures. Au total, 314187 personnes s’adressent aux conseillers aux Etats pour leur enjoindre de renoncer à augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, et revaloriser leurs rentes afin que ces dernières puissent vivre de l’AVS, une promesse faite il y a un demi-siècle déjà. Discriminées durant toute leur vie professionnelle, les femmes le sont aussi au moment de la retraite. Elles touchent en moyenne un tiers de moins de rentes que les hommes.
C’est ce qu’a rappelé la présidente d’Unia, Vania Alleva, lundi devant la Chancellerie fédérale à l’heure de la remise des signatures recueillies sur l’appel urgent. Ces signatures sont «un signal clair adressé au Parlement: nous ne laisserons pas passer une augmentation de l’âge de la retraite des femmes!» a-t-elle déclaré avant de stigmatiser l’attitude des politiciens bourgeois qui, plutôt que de corriger une «intolérable injustice» et permettre aux femmes de «jouir d’une retraite permettant de vivre», veulent leur imposer de partir une année plus tard. «Pour beaucoup de travailleuses âgées, qui ne trouvent plus de travail ou qui sont obligées de prendre une retraite anticipée, cela signifie purement et simplement une réduction de leurs rentes qui sont déjà basses.» Pour Vania Alleva, le débat sur l’âge de la retraite passe à côté de la réalité sociale. Il est nécessaire de combler l’écart dont souffrent les femmes, revendique-t-elle, soulignant que les syndicats ont lancé à cet effet l’initiative AVSx13. Et de conclure: «Le Parlement ferait bien de prendre au sérieux le mécontentement des femmes de ce pays, plutôt que de bricoler des réformes dont elles ne veulent pas. Dans sa forme actuelle, cette réforme de l’AVS est vouée à l’échec!»
Mattea Meyer, coprésidente du PS Suisse, Michela Bovolenta, secrétaire centrale du SSP et la Verte Lisa Mazzone, conseillère aux Etats, ont aussi pris la parole. A l’heure où nous mettions sous presse, les débats au Conseil des Etats sur AVS 21 n’étaient toujours pas terminés. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.