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Les commerces d'Yverdon ont pu ouvrir jusqu'à 20h à l'occasion du Black Friday sans qu'Unia ne soit consulté. Le syndicat appelle les employeurs à le consulter systématiquement sur ces questions
C'est avec consternation qu'Unia a pris connaissance de la décision de la Municipalité d'Yverdon-les-Bains de prolonger les horaires d'ouverture des commerces au prétexte du Black Friday. Une initiative prise de manière unilatérale, sans consulter le syndicat. «Tel que prévu par le règlement communal, le Black Friday n'est pas un événement qui justifie une telle extension, c'est aussi pour cette raison que nous avons interjeté un recours urgent le 20 novembre auprès du Tribunal cantonal demandant l'annulation de la fermeture des magasins à 20h le vendredi 23 novembre, au lieu de 18h30», explique Nicolas Rochat Fernandez, responsable de la section Unia Nord vaudois. Le syndicat a également distribué des tracts dans les différents commerces de la ville pour sensibiliser le personnel de vente et les clients.
Dans son arrêt rendu le 22 novembre, le Tribunal cantonal a confirmé la possibilité d'ouvrir 1h30 de plus, mais a par ailleurs critiqué le fait que la Municipalité n'ait pas communiqué publiquement ce genre de décision aux personnes concernées, et notamment à Unia. La Cour a aussi relevé le caractère exceptionnel de cette ouverture tardive, et précise que si la Municipalité venait à pérenniser cette pratique du Black Friday, le Règlement communal devrait être modifié. «En revanche, Unia regrette le fait que le Tribunal ne s’inquiète à aucun moment de savoir si les salariés concernés ont bien été consultés sur cette prolongation, comme l’oblige l’article 48 de la Loi sur le travail», souligne un communiqué du syndicat qui compte bien s'en assurer.
De manière générale, Unia s'insurge de la façon de faire des employeurs. A Yverdon, deux ouvertures nocturnes ont été programmées en cette fin d'année, le mercredi 19 décembre jusqu'à 22h (au lieu de 18h30) et le samedi 22 décembre jusqu'à 20h (au lieu de 18h). Certes, d'après le règlement communal, il est possible d'ouvrir les portes des boutiques jusqu'à 22h à deux reprises entre le 1eret le 23 décembre. «Cela dit, nous n'avons été consultés à aucun moment pour décider de ces nocturnes, insiste Nicolas Rochat Fernandez. Faire travailler le personnel de vente jusqu'à 20h un samedi à deux jours de Noël est assez choquant. Nous nous opposons à cette attitude qui nie le partenariat social mais aussi le respect de la vie privée des salariés de la branche déjà soumis à des conditions de travail très précaires.» Pour rappel, les vendeuses et les vendeurs ne sont pas couverts par une CCT à Yverdon. «A l'avenir, Unia demande à la Municipalité qu'elle consulte le syndicat pour toute question concernant les ouvertures des commerces.»