«La reconnaissance doit se refléter dans les salaires»
Les résultats de l’enquête de Credit Suisse ne surprennent pas Unia. «La seule nouveauté, c’est la prise de conscience des entreprises», commente Anne Rubin, membre de la direction du secteur tertiaire du syndicat. «Dans les mesures préconisées en matière de relève, l’augmentation des salaires est jugée nécessaire par 10% de sociétés de plus qu’en 2014. Un point positif. Comme celui visant à garder davantage d’apprentis à la fin de leur formation. Jusqu’à présent, seuls les meilleurs avec les notes les plus élevées avaient une chance de rester.» La responsable syndicale juge également pertinente la volonté de manifester davantage d’estime et de reconnaissance envers les collaborateurs. «Des revendications que nous portons depuis longtemps, mais qui doivent aussi se refléter dans les rémunérations. D’autant plus qu’avec l’essor de la numérisation, on exige davantage de compétences. Les problèmes de recrutement sont particulièrement aigus dans la recherche de personnes qualifiées. Les salaires doivent suivre. Les entreprises en ont les moyens.» Anne Rubin s’étonne en revanche que le partage du travail au niveau des cadres ne figure pas parmi les propositions susceptibles d’améliorer la situation. Comme la branche compte la plus large proportion de postes à temps partiels occupés à 80% par des femmes, elle estime par ailleurs qu’il faudrait leur offrir davantage de possibilités de progression. Et insiste aussi sur le besoin d’instaurer des conditions de travail propres à améliorer la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. «La flexibilité doit être en faveur du salarié, pas toujours au profit de l’employeur.» Selon la collaboratrice d’Unia, les possibilités de télétravail pour le personnel administratif doivent également être élargies. «Il s’agit de développer davantage la culture de la confiance et de la collaboration et moins celle patriarcale et du contrôle.» Et Anne Rubin de conclure en rappelant les exigences syndicales formulées depuis des années déjà, notamment dans le cadre de la Grève féministe: «Du respect, du temps, de l’argent.» Un slogan toujours d’une actualité brûlante...