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Cremo ferme son site de Lucens

Site de Cremo à Lucens.
© Thierry Porchet

Une page se tourne avec la fermeture du site à Lucens. Si la direction parle de restructuration, affirmant qu’une grande partie du personnel sera rapatriée à Villars-sur-Glâne ou au Mont-sur-Lausanne, Unia estime qu’il s’agit bel et bien d’un licenciement collectif. Et exige l’application d’un plan social existant.

D’ici à fin 2023, le site de l’entreprise vaudoise de production laitière cessera ses activités. Trente-huit employés sont touchés

Un choc pour les 38 employés du site de Lucens. Le 3 octobre, ils ont appris la fermeture de leur usine. Certains y travaillent depuis quelques semaines, d’autres depuis 35 ans. «Les 13 fromagers ont découvert lors de l’annonce de la fermeture qu’ils n’allaient plus produire du fromage sur le site de Lucens. Ce seront les premiers touchés», précise Nicole Vassalli, secrétaire syndicale d’Unia. Dans un communiqué, la direction de Cremo parle d’une «restructuration». Elle informe qu’une grande partie du personnel sera rapatriée à Villars-sur-Glâne ou au Mont-sur-Lausanne. Or, pour Unia, il s’agit bel et bien d’un licenciement collectif au sens de l’article 335d et suivants du Code des obligations. «Nous demandons donc l’application du plan social de Steffisburg, qui fait partie intégrante de la CCT», indique Nicole Vassalli. L’usine sise près de Thoune avait en effet fermé en 2021. Pour l’heure, Cremo ne mentionne pas de plan social. Le syndicat mandaté par la grande majorité des employés et la délégation de négociation élue lors des assemblées du 4 octobre réclament à la direction les détails du plan de fermeture, le nombre des transferts et des licenciements prévus. «Les travailleurs de Lucens revendiquent l’application des mêmes conditions de soutien négociées à Steffisburg. Les personnes qui seront licenciées doivent être soutenues financièrement et dans leur recherche d’emploi», souligne Nicole Vassalli. Dans un communiqué, le président du conseil d’administration de Cremo, Alexandre Cotting, indique qu’un accompagnement des collaboratrices et des collaborateurs est prévu.

Perte d’un client majeur

La décision de la direction «s’inscrit dans une volonté de renforcer la compétitivité de l’entreprise», comme l’indique son communiqué de presse. «A cette fin, la production de fromage, ensuite l’affinage et finalement le séchage des poudres de sous-produits, seront transférés progressivement d’ici à fin 2023 sur le site de Villars-sur-Glâne. (…) La restructuration s’avère d’autant plus nécessaire à la lumière de la pression constante sur les quantités de lait d’industrie, la dernière perte importante de volumes de fromage fabriqués à Lucens et la hausse du prix des énergies…» L’un des facteurs clés de la fermeture du site serait la décision du plus gros client de Cremo, soit Migros, de cesser ses commandes de fromage à raclette, si l’on en croit les informations de Radio Fribourg.

Quant au site de Lucens, «différentes options seront examinées dans les mois à venir», indique Cremo. Reste que la société n’est pas prête à laisser un concurrent reprendre ses locaux. Autre effet collatéral, l’entreprise ne participera pas au financement de la nouvelle station d’épuration (STEP) Moyenne Broye. Une information connue depuis juillet par l’association Epuration Moyenne Broye avant le dépôt de la mise à l’enquête.

Pour rappel, Cremo emploie quelque 800 collaborateurs sur huit sites dans cinq cantons. En 2003, il avait repris l’usine de Lucens, ainsi que celles de Steffisburg et du Mont-sur-Lausanne, à la suite de la débâcle de Swiss Dairy Food. Des négociations s’ouvriront cette semaine entre la délégation et la direction.

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