Depuis le 1er janvier, les salaires minimums dans la branche de la sécurité en Suisse ont augmenté entre 1,6% et 1,8%. Les négociations en vue de la révision de la convention collective de travail se poursuivent
Le poids du renchérissement du coût de la vie est atténué pour les agents de sécurité touchant un salaire minimum. Depuis le 1er janvier, ils bénéficient d’une augmentation de 1,6% à 1,8%, déterminée en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent. En clair, les travailleurs œuvrant à plein temps, soit entre 1801 et 2300 heures par année, voient leur rémunération majorée de 1,6%; ce taux s’élève à 1,7% pour les employés fixes actifs à temps partiel comptabilisant entre 900 et 1800 heures annuellement et à 1,8% pour ceux en dessous du seuil de 900 heures. Cet arrangement a été trouvé entre l’Association des entreprises suisses de services de sécurité et les syndicats Unia et Syna. «Le résultat est le meilleur jusqu’à aujourd’hui dans la branche – mais nous ne pouvons pas être contents vu qu’on n’a pas pu compenser toute l’inflation. Nous déplorons aussi le fait que les salaires effectifs n’ont pas été revalorisés», commente Igor Zoric, responsable de la branche à Unia. Parallèlement, les négociations en vue de la révision de la convention collective de travail (CCT) de la sécurité se poursuivent. L’accord, en l’état, demeure en vigueur. Le Conseil fédéral a aussi accepté de prolonger d’un an la déclaration de force obligatoire. Cette décision contraint toutes les entreprises du domaine comptant dix collaborateurs et plus à appliquer les normes minimales en matière de salaires. Un impératif absolu dans une branche où les entreprises se livrent une concurrence féroce entraînant une forte pression sur les prix et des menaces sur les conditions de travail ainsi que sur les formations de base et continue.
Uniformiser la formation
Aussi les partenaires sociaux ont, dans un communiqué de presse commun, insisté auprès des pouvoirs publics, pour que ceux-ci prennent leurs responsabilités. Et qu’ils favorisent, lors d’attributions de mandats, les sociétés respectueuses de la CCT, de conditions de travail justes et de la qualité des prestations. «Nous demandons aux autorités de ne pas se baser sur l’unique critère des tarifs. Le domaine de la sécurité, c’est un peu la jungle. Nombre d’entreprises cassent les prix, il y a beaucoup de dumping», précise le syndicaliste, soulignant que ces dérives sont notamment liées à l’absence de formation obligatoire pour exercer la fonction d’agent de sécurité. «Les conditions diffèrent selon les régions de Suisse. Seul le canton du Tessin exige une formation standardisée. La CCT prévoit une formation de base de 20 heures. Nous travaillons à l’établissement d’un standard pour l’ensemble du pays, un système uniformisé», ajoute Igor Zoric, notant encore que l’objectif vise à permettre aux intéressés de faire ensuite le brevet. «Il faut absolument augmenter le niveau de formation, mener une offensive dans ce sens, anticiper sur le futur. Les effets de la digitalisation commencent à se faire sentir. En Suisse, il y a déjà des robots équipés de caméras et de détecteurs de chaleur qui effectuent des rondes de surveillance.» La révision de la CCT porte également sur un nouveau dispositif salarial qui vise à améliorer et à simplifier la convention. Unia revendique aussi un mécanisme de compensation automatique de l’inflation. L’ensemble du processus tend à «revaloriser la branche, améliorer les conditions de travail, standardiser la qualité des prestations et augmenter les contrôles», précisent encore les partenaires sociaux. La CCT couvre quelque 25500 agents de sécurité.