Féminisme au gymnase
Se faufilant entre les gouttes et les banderoles qui rappellent l’histoire tragique de femmes migrantes, les politiciennes entrent dans le gymnase du Bugnon. Leur objectif: rencontrer une classe de première année, et récompenser quatre étudiantes, Laïa, Louise, Marie et Mathilde, pour leur travail vidéo féministe créé dans le cadre d’un concours* lancé par le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC). «Ce projet a ouvert la discussion sur la grève, les stéréotypes, les inégalités. Même si l’on n’est pas encore confrontées au monde du travail, qu’on a l’impression d’avoir les mêmes chances que les garçons, on vit du sexisme ordinaire: des regards, des remarques sur nos vêtements ou nos poils. Or ce qu’on veut c’est que nos choix soient respectés et, plus largement, une acceptation de l’autre tel qu’il est», relèvent les étudiantes, pour qui cette rencontre est surtout l’occasion de mieux connaître le chemin parcouru par ces politiciennes. «Toutes ont vécu des situations inégalitaires, et ont dû s’imposer. Se battre est essentiel», souligne une étudiante. Des modèles pour les unes. Pas vraiment pour une autre, qui pense toutefois qu’elles ont le pouvoir de faire changer les choses.
«Entre notre génération et la leur, l’égalité a progressé, même s’il y a encore parfois des régressions», commente dans les couloirs, la conseillère d’Etat socialiste Nuria Gorrite qui connaît bien les lieux pour y avoir fait ses études. «Je me souviens qu’à l’époque, les remarques à caractère sexiste existaient, mais n’étaient pas nommées. On n’était pas légitimées à les exprimer. Je trouve génial comme ces jeunes femmes osent prendre aujourd’hui la parole.» Et son homologue verte, Béatrice Métraux, de lancer aux étudiantes, en guise de conclusion: «Ne lâchez rien! Jamais!»