Renseignements sur les formations de la CCNT sur: formation-incluse.ch, et celles données dans le canton de Neuchâtel par Eureka Formation sur: eureka-formation.ch
Des formations gratuites pour le personnel de l’hôtellerie-restauration
Le fonds de formation de la branche propose une quarantaine de cours permettant de se former et de se perfectionner. Encore faut-il obtenir le feu vert de son employeur…
Plus d’un tiers des employés de l’hôtellerie-restauration n’ont pas accompli de formation professionnelle, mais beaucoup, on l’imagine, souhaitent se former ou se perfectionner. Une quarantaine de cours sont justement proposés par les partenaires sociaux au travers du fonds de formation continue de la Convention collective nationale de travail (CCNT) de la branche. Cette «offensive nationale de formation» avait été lancée durant la pandémie pour lutter contre la pénurie aiguë de main-d'œuvre qualifiée que connaît l’hôtellerie-restauration. Elle est prolongée jusqu’à fin 2023.
L’hôtellerie-restauration subventionne la formation comme aucune autre branche. Il est en effet possible de se former gratuitement comme serveur, aide de cuisine ou agent d’entretien. L’offre de base comprend également des cours de français, de vente en restauration, de buanderie et de lingerie, ainsi que d’hygiène et de sécurité au travail.
Destiné aux salariés sans formation initiale dans l’hôtellerie-restauration, le module Progresso permet d’acquérir de solides connaissances. Et une meilleure rémunération. Le salaire minimum est en effet de 3477 francs pour les collaborateurs sans apprentissage contre 3682 francs pour ceux bénéficiant du certificat Progresso.
Le catalogue propose, en outre, des formations plus poussées avec diplôme ou brevet fédéral. On peut ainsi passer l’examen pour devenir, entre autres, sommelier, chef cuisinier, chef boulanger ou chef de réception. Avec à la clé, là aussi, un traitement plus élevé. Le salaire minimum pour un employé ayant réussi un examen fédéral frôle les 5000 francs.
Tous les collaborateurs travaillant dans un établissement assujetti à la CCNT peuvent participer à ces formations en majeure partie gratuites et pour lesquelles les employeurs peuvent faire valoir une compensation du salaire pour les jours de présence aux cours et aux examens.
Quelque 2000 personnes ont suivi ces formations en 2021, ce qui n’est pas énorme sachant que l’hôtellerie-restauration emploie 226000 collaborateurs et collaboratrices.
«Certains patrons rechignent»
«Le problème, c’est que Progresso et les autres formations proposées par la CCNT doivent être acceptées par l’employeur et les salariés ont peur de leur demander. Certains patrons, surtout dans les petites structures, rechignent à devoir se passer d’un employé durant les cours et, le cas échéant, à le payer plus ensuite», indique Isabel Amian, secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel et responsable de l’hôtellerie-restauration.
«Avec la pénurie de personnel que nous connaissons, c’est mission impossible de donner congé à un collaborateur pour aller se former. On en est plutôt à devoir fermer ses portes pour que les employés puissent prendre leur congé», souligne Karen Allemann, directrice de Gastro Neuchâtel. «Si la CCNT offre une compensation pour les jours de présence aux cours et aux examens, il n’y a malheureusement pas de personnel pour remplacer les absents», regrette la responsable de la faîtière patronale, qui ajoute: «Ce qui fonctionne bien, en revanche, ce sont les cours d’hygiène pour collaborateurs que nous donnons in situ dans les établissements dans le cadre d’Eureka Formation, le centre de formation continue créé au sein de la commission paritaire neuchâteloise. Nous pouvons les donner sans déranger le service, ce qui est apprécié des employeurs.»
Isabel Amian juge, elle, que, dans le contexte actuel, les formations de la CCNT sont justement «une opportunité pour la branche de disposer de collaborateurs plus compétents et valorisés».
En cas de questions, de doutes ou de problèmes avec ces formations, il ne faut pas hésiter à s’adresser au syndicat.