Dialogue social toujours gelé à la Vaudoise Aréna
Unia, au nom des salariés qui ont dénoncé les conditions de travail à la patinoire, saisit l’Office cantonal de conciliation
Unia saisit l’Office cantonal de conciliation et d'arbitrage en cas de conflits collectifs du travail au sujet du litige à la Vaudoise Aréna. Le syndicat a informé les médias de cette démarche jeudi dernier au cours d’une action devant le Palais de Beaulieu, où se réunissait le Conseil communal de Lausanne. Le Centre sportif de Malley SA (CSM), qui gère la patinoire, est en effet détenu majoritairement par les Villes de Lausanne, de Prilly et de Renens. Dans sa séance du 5 mai, le délibératif lausannois avait d’ailleurs témoigné de son inquiétude quant à l’organisation du travail et au management au sein du CSM, de son soutien au personnel et avait appelé à une résolution du conflit.
La crise a débuté à l’automne dernier, à l’approche des Jeux olympiques de la jeunesse tenus en janvier, lorsque des employés du complexe sportif ont dénoncé les sous-effectifs, une surcharge de travail énorme, avec des journées pouvant atteindre jusqu’à 20 heures (!) en violation de la Loi sur le travail, de fortes tensions avec la hiérarchie, le froid régnant dans le local de pause ou encore la suppression des places de stationnement.
«Comportement déplorable»
Le syndicat, qui défend le personnel, dénonce le «comportement déplorable» de l’employeur depuis le début du conflit et son refus d’entamer un dialogue. «Au lieu d’écouter les salariés, de prendre en compte leurs revendications, la direction a menacé, intimidé, durci les rapports de travail», déplore Arthur Auderset, secrétaire syndical d’Unia Vaud. Résultat, cinq travailleurs sont en arrêt maladie depuis plus de six mois. «Ils ont une longue ancienneté dans l’entreprise, certains ne sont pas loin de la retraite et ont été atteints dans leur santé et leur personnalité.»
A la demande du Canton, un audit externe a été commandé pour établir les faits et les responsabilités dans cette affaire, mais ses résultats n’ont pas été communiqués à Unia. Le syndicat exige d’obtenir une copie de ce rapport d’audit et demande à ce que les salariés en arrêt soient libérés de leur obligation de retourner au travail jusqu’à la fin du conflit afin d’éviter de côtoyer les personnes qu’ils ont dénoncées. «Ceux qui ont fait du mal sont absolument épargnés», explique Arthur Auderset. Jeudi dernier, à l’issue de l’action syndicale, le CSM a toutefois diffusé un communiqué assurant que des dispositions étaient désormais en œuvre visant à garantir «un climat de travail de qualité» aux collaborateurs. «Non, la direction n’a pris aucune mesure et n’a toujours pas répondu aux reproches qui lui sont faits», réfute le secrétaire syndical. Unia espère que l’Office de conciliation convoquera rapidement les parties. «Il faut trouver une solution pour les personnes qui ont été lésées, réparer le tort qu’elles ont subi et sauvegarder leurs intérêts professionnels», conclut Arthur Auderset.