Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Flexibilisation à outrance

La SSE veut pouvoir faire travailler les maçons jusqu’à 58 heures par semaine. Tollé chez les syndicats

Après le 5e tour de négociations pour le renouvellement de la Convention nationale (CN), le 19 septembre dernier, Unia et Syna se sont insurgés contre les décisions de la SSE qui veut flexibiliser le temps de travail au point de pouvoir faire travailler les maçons jusqu’à 58 heures par semaine, déplacements compris, en fonction de la météo et du travail à effectuer. «Une violation flagrante des dispositions de la Loi sur le travail et une attaque contre la santé des maçons, dénoncent Unia et Syna dans un communiqué commun. Pour les maçons, un tel modèle de temps de travail serait catastrophique: une vraie vie de famille et sociale deviendrait pratiquement impossible. Précisément en été, par les grandes chaleurs, les maçons devraient travailler encore plus longtemps sur les chantiers.» Ils ajoutent: «Il est particulièrement irrespectueux que les entrepreneurs lient une augmentation des salaires réels l’année prochaine à la condition que les maçons avalent ces détériorations. Et cela malgré l’inflation, une conjoncture florissante de la construction, des carnets de commandes pleins et des prestations de pointe fournies par les travailleurs.» De leurs côtés, les syndicats demandent en écho aux 15000 maçons ayant participé à la manifestation nationale à Zurich en juin: «Une meilleure protection, la fin des heures non payées lors de déplacements et une augmentation garantie des salaires réels, y compris la compensation du renchérissement, de 260 francs.» Et de rappeler que «la construction fait face à une grave pénurie de personnel qualifié. C’est pourquoi ces améliorations sont urgentes.»

De son côté, la SSE, dans son bulletin d’information, souligne, au contraire, que la flexibilité profitera aux travailleurs en leur permettant une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle! Elle cite le conducteur de machine de chantier et champion de lutte Joel Ambühl qui bénéficie (déjà), grâce à un patron accommodant, de la possibilité «de partir plus tôt pour un massage, une séance de physiothérapie ou un rendez-vous avec un représentant de la presse». L’exception qui confirme la règle…

Pour aller plus loin

Les maçons valaisans déterminés à obtenir leur dû

Banderole lors des assises de la construction: "Travailleurs de la construction Valais: nous méritons plus!"

En Valais, les maçons sont bien décidés à se battre pour une augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail

Paysagistes mieux lotis

Paysagiste au travail.

Les cantons de Fribourg, Neuchâtel, Jura et le Jura bernois se dotent d’une convention collective de travail dans la branche du paysagisme. L’accord fixe des salaires minimaux pour les différentes catégories de personnel, en fonction des qualifications et de l’expérience. Et comble ainsi un vide en Suisse romande

Travail au noir: Nyon abat ses cartes

Sur un chantier.

La ville lémanique a décidé d’imposer la carte professionnelle développée par les partenaires sociaux et qui permet de lutter contre la sous-enchère salariale

«Nous nous battons pour nos enfants et l’avenir de la branche»

Participants à la conférence.

Pour pallier la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans la construction, le parlement des maçons d’Unia réclame de meilleures conditions de travail