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Les maçons valaisans déterminés à obtenir leur dû

Banderole lors des assises de la construction: "Travailleurs de la construction Valais: nous méritons plus!"
© Unia

Les travailleurs du gros œuvre valaisans s’engagent pour que leurs revendications soient satisfaites. Ils exigent notamment une hausse des salaires de 100 francs et se mobiliseront pour améliorer la Convention nationale lors des négociations pour son renouvellement qui débuteront l’année prochaine.

En Valais, les maçons sont bien décidés à se battre pour une augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail

Les assises annuelles de la construction d’Unia Valais se sont déroulées le 28 août dernier à Saint-Léonard en présence de 80 travailleurs, soit le nombre maximal autorisé en raison des mesures sanitaires. «Nous avons dû refuser du monde et limiter la participation aux seuls maçons», note Serge Aymon, secrétaire syndical en charge de la construction, ravi de l’intérêt suscité par la rencontre. A cette occasion, l’assemblée a manifesté sa détermination à se mobiliser pour obtenir une augmentation de salaires de 100 francs en 2022. Cette revendication nationale sera discutée dans le cadre des négociations annuelles qui débuteront cet automne. Elle est parfaitement justifiée, selon le collaborateur d’Unia. «C’est une requête réaliste. En Valais, malgré le Covid-19, les chantiers sont restés tout le temps opérationnels. Aucune fermeture n’a été prononcée. Il n’y a pas eu de recours aux RHT (réductions d’horaire de travail, ndlr), pas un jour de télétravail.» Serge Aymon souligne également la bonne santé économique du secteur. «Dans notre canton, nous enregistrons 0% de taux de chômage dans le domaine. C’est le plein-emploi, les carnets de commandes sont remplis. Au cours des six premiers mois, la construction valaisanne a vu son chiffre d’affaires augmenter de 10%. Un pourcentage probablement encore supérieur dans d’autres régions.»

Chauds...

Le collaborateur d’Unia insiste aussi sur le mérite des employés du domaine, appelés à tenir des délais toujours plus courts, dans un contexte rendu cette dernière année particulièrement difficile par la pandémie. «Il y a une pression constante sur les délais. Le promoteur exige de l’architecte que les travaux soient réalisés dans un laps de temps toujours plus restreint. Un impératif que ce dernier répercute sur le patron qui, de son côté, le reporte sur les ouvriers. En plus, depuis mars 2020, les contraintes liées au coronavirus ont compliqué la tâche, entre la nécessité du port du masque ou de la distance sociale, la limitation de deux personnes par véhicule, etc.»

Autant d’éléments qui légitiment la requête des maçons bien décidés à se battre pour leur dû. «Nous avons organisé ce printemps des visites dans tous les chantiers. Les ouvriers sont chauds», illustre Serge Aymon, chiffrant le nombre de travailleurs valaisans qui se joindront aux manifestations nationales prévues le 30 octobre à Genève, à Olten et dans le Tessin. «Ils seront 400 du Valais francophone à se rendre dans la ville du bout du lac et 200 Haut-Valaisans en Suisse alémanique.» A noter que les dernières hausses de rémunérations ont eu lieu en 2019 et 2020, se traduisant par une majoration totale de 160 francs par mois. «Cette année, il n’y a eu aucune augmentation. Nos chances d’aboutir? Elles sont bonnes. Il s’agit également de tenir compte du renchérissement du coût de la vie. Les 100 francs demandés n’ont rien d’excessif.»

Revendications plurielles

L’année prochaine sera aussi particulièrement importante pour les travailleurs du domaine puisque débuteront les pourparlers relatifs au renouvellement de la Convention nationale du secteur. L’accord doit entrer en vigueur en 2023 pour une durée de quatre ans. Les maçons ont d’ores et déjà arrêté leurs exigences. «Nous demanderons une meilleure protection des travailleurs âgés et une limitation du nombre de temporaires employés sur les chantiers, soit 10% maximum de la main-d’œuvre. Ceux-ci devraient aussi, après six mois, être embauchés comme fixes. Nous nous engageons encore pour une plus grande prise en compte de la pénibilité du job en vue de préserver la santé des ouvriers.» Les maçons valaisans se battront également afin d’obtenir un forfait plus élevé pour les repas. «Ils touchent 16 francs par jour alors que les peintres, par exemple, en reçoivent 18. Nous lutterons pour que le Valais s’aligne aux montants attribués aux autres corps de métier de la construction dans le canton. On vise l’égalité de traitement.»

Dans tous les cas, prévient encore Serge Aymon, si les maçons ne sont pas entendus, ils promettent de monter le ton d’un cran. «En cas d’échec, les maçons organiseront des pauses prolongées, voire iront jusqu’à la grève.»

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