Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Fribourg: «C’est tout de suite qu’il faut agir»

La lutte pour que les mesures sanitaires soient respectées dans l’industrie du canton porte ses fruits, en particulier dans les grandes entreprises

Dans l’industrie fribourgeoise, beaucoup de salariés espéraient que le Conseil fédéral décrète, il y a une dizaine de jours, l’arrêt de toutes les activités non essentielles afin de limiter au maximum la propagation de l’épidémie. Mais il ne l’a pas fait. Depuis le début de la crise, Yvan Corminbœuf, responsable du secteur industrie, et ses collègues d’Unia sont au front. Si quelques entreprises sont au chômage partiel, dans celles où la production se poursuit le syndicaliste préfère mettre la main à la pâte plutôt qu’espérer une hypothétique visite d’un des rares inspecteurs du travail ou de celui de la Suva. «Avec ce virus, on ne peut pas attendre deux ou trois semaines jusqu’à ce qu’ils interviennent. C’est tout de suite qu’il faut agir», souligne le syndicaliste.

«Les travailleurs sont hypertendus, sous-tension. C’est un peu retombé depuis que des mesures ont été mises en place mais la peur est toujours présente. Nous avons de la chance, sur Fribourg, car nous avons en règle générale de bons contacts avec les entreprises. Nous avons écrit à toutes les grandes sociétés où il pouvait y avoir des soucis de respect de la distance sanitaire et d’application des directives. Toutes nous ont répondu, sauf une. Même dans celles où les rapports avec le syndicat n’étaient pas au beau fixe, des patrons m’appellent pour m’inviter à visiter les lieux», salue le syndicaliste. Dans les entreprises où existe une convention collective de travail, c’est aussi beaucoup plus facile, poursuit-il. Chez Wago par exemple, une task-force réunissant des membres de la commission du personnel et de la direction se réunit tous les jours pour évaluer la situation et répondre aux problèmes qui pourraient se poser. Des mesures ont aussi été prises chez Cremo ou encore chez Cailler à Broc. «Là où nous sommes présents, on peut faire un bon boulot. Nos représentants dans les entreprises font énormément de choses. Par contre, on n’est pas à l’abri dans les petites boîtes. Mais la porte du syndicat est ouverte à tout le monde, les gens savent où nous trouver», lance-t-il, en guise d’appel aux salariés qui auraient des interrogations.

Dans cette période troublée, Yvan Corminbœuf n’a de cesse de répéter son credo: «Il faut tous tirer à la même corde, et garder force et courage». Celui pour qui un sourire est la plus belle des récompenses ajoute, philosophe: «J’espère qu’au bout de tout ça, les gens arriveront à vivre plus simplement et dans le respect et le partage.»

Pour aller plus loin

Licenciements expéditifs chez Caran d’Ache

Le site de Caran d'Ache.

Unia Genève dénonce une gestion brutale des ressources humaines chez le fabricant de crayons dont sont victimes les collaborateurs les plus anciens

80 emplois menacés chez Eternit à Payerne

Mauvaise nouvelle à Payerne. Spécialisée dans le fibrociment, l’usine Eternit pourrait fermer ses portes à la fin de l’année, laissant 80 travailleurs sur le carreau. Le...

Unia dénonce une consultation antidémocratique chez Meggitt

Alors que 70 emplois sont menacés, le syndicat réclame une élection transparente de la commission du personnel chargée de participer à la procédure de consultation

Premiers départs chez BAT à Boncourt

Une première vague de licenciements est en cours, d’autres suivront jusqu’à la fermeture définitive de l’usine, prévue au printemps 2024