Fronde contre les horaires élargis d’un commerce
Des membres de la section de Renens du Pop vaudois, la Fourmi rouge, ont déposé une interpellation relative aux heures d’ouverture d’une nouvelle Migros, près de la gare
«Que souhaitons-nous? Une société de consommation non-stop? Je proteste!» Suzanne Sisto-Zoller, conseillère communale, ne décolère pas. La raison? La récente ouverture d’une nouvelle enseigne Migros près de la gare active sept jours sur sept, 19 heures sur 24. «Cela signifie la nuit et le dimanche aussi.» Dans ce contexte, elle et d’autres membres de la section de Renens du Pop vaudois, la Fourmi rouge, ont déposé une interpellation demandant entre autres à la Municipalité si elle a été consultée sur les heures de fonctionnement de l’enseigne. L’élue s’interroge sur la légalité des horaires pratiqués et leur indispensabilité. Selon la Loi fédérale sur les chemins de fer, l’entreprise ferroviaire qui gère l’infrastructure est autorisée à installer des sociétés accessoires à but commercial dans le périmètre des gares pour autant qu’elles répondent aux besoins de la clientèle du rail. Et c’est là que le bât blesse pour la conseillère communale. «Le magasin est censé être destiné aux voyageurs, mais Migros a envoyé à toutes les personnes des quartiers ouest une publicité ciblée les invitant à profiter de cette nouvelle surface», s’indigne Suzanne Sisto-Zoller, dénonçant également une concurrence déloyale envers les petits commerces. Le sort du personnel inquiète aussi la Popiste, soulignant la difficulté, avec de tels horaires, de concilier vie professionnelle et vie familiale. «Nous attendons une réponse étoffée à notre interpellation. Je ne me fais pas vraiment d’illusion. Mais il s’agit d’un acte de résistance. Il faut contester cette décision», poursuit la militante, rappelant que le 22 septembre 2013, lorsque les citoyens avaient été appelés à se prononcer, à la suite d’un référendum, sur une modification de la Loi sur le travail relative à la question des horaires, les votants de Renens s’étaient clairement opposés à un élargissement par 55% des voix. Le projet entendait autoriser les magasins des stations-services situés sur les aires d’autoroutes et d’axes de circulation fortement fréquentés par les voyageurs à vendre leurs marchandises 24 heures sur 24.
«Aujourd’hui, nous continuons à nous battre contre des extensions d’horaires des magasins à Renens. Nous sommes régulièrement engagés dans des bras de fer avec des politiciens de droite souhaitant un changement de pratique», indique encore Suzanne Sisto-Zoller.
De son côté, Unia est en train de mener une enquête pour vérifier la légalité du statut d’exception accordé à la Migros en question. Affaire à suivre.