Les grévistes du climat ont organisé des manifestations décentrées et publié une charte en vue des élections fédérales. La balle se trouve désormais dans le camp des candidats
Saignelégier dans le Jura, Stans à Nidwald, Vuitebœuf en terre vaudoise... Quelque 3000 grévistes du climat ont, le 31 août, manifesté dans une trentaine de localités décentrées de Suisse, représentant toutes les régions du pays. But de l’opération après plusieurs rassemblements dans les grandes villes helvétiques depuis décembre dernier: montrer que l’ensemble de la population est confrontée à la problématique environnementale. «La crise climatique ne connaît pas de frontières entre zones urbaines et rurales. Son impact est particulièrement perceptible dans ces dernières», déclarent en substance dans un communiqué de presse des organisateurs du mouvement tout en soulignant le «large potentiel» de ces espaces pour contrer le phénomène. «Avec ces manifestations, nous envoyons un signal fort et entamons un dialogue avec les habitants des zones rurales», assure Mathilde Marendaz, gréviste de Donneloye. La démarche vise aussi à préparer la grève mondiale qui aura lieu le 27 septembre et la protestation nationale à Berne, le lendemain. «La première aura lieu dans le cadre de la campagne internationale Earth Strike, la seconde en vue des élections nationales d’octobre.» A ce sujet, le 20 août dernier, le mouvement de la Grève du climat a publié en ligne une charte où chaque candidat peut prendre position sur les revendications des militants et présenter son programme et ses solutions. «Le temps presse, cette prochaine législature sera donc décisive.»
Aux politiciens d’agir
A travers cette charte, les activistes réclament la mise en place d’une politique climatique durable ainsi que des mesures efficaces pour gérer la crise. «L’impasse de ces dernières années doit enfin prendre fin. Le 20 octobre nous pourrons remplacer l’actuel Parlement régressif par des politiciens qui veulent et peuvent réellement remplir leur mission», note Saskia Rebsamen, une gymnasienne de 17 ans. «Une politique qui ne peut produire la justice maintenant est aussi peu durable qu’une politique qui transmet les problèmes aux générations futures», affirme pour sa part Jan Burckhardt, élève du secondaire. La Charte climat est un traité non contraignant. Toutes les personnes en lice peuvent la commenter et se déterminer sur les trois revendications principales des jeunes (voir encadré). «Les réponses des candidats seront répertoriées au moyen de profils sur le site web et peuvent être consultées publiquement», complètent les auteurs précisant que celles-ci seront publiées le 20 septembre pour permettre aux intéressés «de travailler sérieusement le sujet». Pas question donc de se prononcer de manière laconique. Les grévistes réclament des solutions qui devraient également «rendre le greenwashing plus difficile». «Les politiciens ne peuvent pas obtenir un label de Grève du climat en quelques clics, mais doivent traiter la question en profondeur et prouver leur bonne volonté.» Les militants notent encore que la Charte vise à susciter une formation différenciée de l’opinion au sein de la population et des solutions plurielles. «Nous sommes politiques, pas partisans. Nous aimerions voir une assemblée fédérale littéralement unie en ce qui concerne la protection du climat. Peu importe d’où viennent les propositions de solutions durables», ajoute encore Sven Würgler, étudiant stagiaire.
Plus d’information: klimacharta.ch