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Le brevet fédéral de secrétaire syndical se dote d’un nouveau cursus

Le cursus de formation pour l’obtention du brevet de secrétaire syndical a été revu et raccourci. Mais reste exigeant

Le titre de «secrétaire syndical avec brevet fédéral» se mérite. Dix modules répartis sur 40 jours, suivis d’un examen et d’un mémoire. Reste que le cursus s’est allégé ces dernières années. Auparavant 13 modules sur 70 jours environ étaient nécessaires, avec pour conséquences des cours qui s’étalaient sur de nombreuses années tant il était ardu de les concilier avec les impératifs professionnels.

Le cursus, toujours exigeant, propose des cours en communication, droit du travail, système de sécurité sociale, animation et travail d’équipe, histoire et perspectives du mouvement syndical, économie politique et d’entreprise, gestion de projet et organisation de campagnes, assurances sociales, permanences syndicales, gestion de conflit et conduite des négociations. Autant de qualités et de connaissances demandées aux secrétaires syndicaux. Depuis une douzaine d’années que le brevet existe, une trentaine d’entre eux provenant de divers syndicats (Unia, SEV, SSP, Syndicom) ont obtenu leur diplôme. La dernière volée a terminé en 2016.

Examens en 2019

L’Union syndicale suisse (USS), organe responsable de l’examen professionnel, organisera au printemps prochain les premiers examens de la nouvelle mouture, le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri) ayant accepté les modifications apportées au cursus. Les inscriptions aux examens peuvent se faire jusqu’au 6 septembre. En Suisse alémanique, une douzaine de secrétaires syndicaux pourraient s’inscrire au vu des cours effectués. Du côté romand, ils ne sont pour l’heure que deux, employés chacun depuis six ans par Unia.

Artur, responsable de l’hôtellerie-restauration d’Unia Genève, a choisi la voie «campagne», Giorgio Mancuso, secrétaire syndical d’Unia Monthey, celle du «droit». Pour ce dernier, ce cursus lui a permis de se perfectionner pour se rendre utile à sa région qui n’a pas de juriste sur place.

Quant à Artur: «J’ai beaucoup appris sur la structure d’une campagne, sur la manière de la diriger du début à la fin. J’ai aujourd’hui des outils d’analyse et la connaissance des différents acteurs à activer. Beaucoup de secrétaires, notamment universitaires, apprennent sur le tas. Pour ma part, en tant que simple cuisinier polonais pendant 18 ans, ayant appris le français en autodidacte, j’avais besoin de cette formation pour maîtriser les outils. J’ai suivi beaucoup de campagnes sans connaître précisément leur structure. En tant que militant actif puis comme secrétaire syndical, je suivais. Aujourd’hui, je dirige.»

«C’est un brevet particulièrement intéressant pour ceux qui ne sont pas bardés de diplômes, relève Valérie Boillat, responsable de formation à Movendo. Mais même un universitaire y apprend beaucoup. D’ailleurs, si les étudiants ont la possibilité de faire valider leurs acquis, les dossiers sont longs à constituer et coûtent cher, car ils nécessitent l’analyse d’experts.»

Investissement personnel

Malgré l’allègement du nombre de jours de cours, la formation reste très exigeante. «Il s’agit de faire aussi bien avec moins d’heures de cours. Si les syndicats paient les formations, les secrétaires syndicaux doivent beaucoup étudier sur leur temps libre», souligne Valérie Boillat.

«Ce qui me dérange, c’est que ça m’a pris plusieurs années, relève Giorgio Mancuso. La charge de travail supplémentaire est lourde, alors qu’on est déjà surchargé au quotidien. Mais j’avoue ne pas avoir demandé un aménagement de mes horaires.» Artur renchérit: «Ce n'est pas facile à gérer, car notre boulot reste le même. Le temps nécessaire à la formation devrait être inclus dans le planning et le soutien de l'appareil plus important.» S’il estime que certains cours étaient trop théoriques et d’autres trop simples, la majorité d’entre eux ont été très enrichissants pour lui. «Je trouve que cette formation devrait être davantage suivie par les secrétaires syndicaux.»

Giorgio Mancuso confirme: «Avec le turn-over qui est de plus en plus important, la transmission du savoir entre anciens et nouveaux se perd. La formation permet de remédier en partie à ce manque.»

 

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