La mobilisation syndicale a permis d’arracher de nombreuses augmentations salariales, notamment dans l’artisanat et les services. Retour sur les premiers résultats
Les syndicats l’avaient annoncé: l’automne 2023 sera placé sous le signe de la lutte pour le maintien du pouvoir d’achat. On se rappelle des quelque 20000 personnes qui ont manifesté à Berne le 16 septembre en ce sens, mais aussi des 1200 techniciens du bâtiment et électriciens qui ont protesté à Zurich le 7 octobre. La mobilisation aura payé, la preuve sur le tableau ci-dessous qui répertorie les avancées salariales par branche à l’échelle nationale ou par conventions collectives de travail (CCT) régionales.
En effet, des augmentations salariales allant au-delà de la compensation du renchérissement ont été obtenues dans les plus grandes CCT des arts et métiers, à l’image de la technique du bâtiment (+120 francs), du second œuvre romand (+124 francs) et de l’électricité (+2,2%). On retient également une hausse de plus de 125 francs à titre général dans la carrosserie.
«Pratiquement tous les accords salariaux obtenus dans les arts et métiers prévoient aussi des augmentations correspondantes des salaires minimums, voire beaucoup plus élevées. De cas en cas, d’autres améliorations sont apportées, par exemple pour l’indemnisation des frais et les droits aux vacances», informe Unia dans un communiqué.
De bons accords ont par ailleurs été conclus dans les branches des services, comme chez Coop, où les salaires jusqu’à 4800 francs ont été augmentés de 140 francs à titre général, soit entre 2,9% et 3,3%. Notons également que, dans la CCT location de services, toutes les catégories ont été augmentées de 3,2%.
Encore du travail
Dans les branches industrielles, d’importantes augmentations ont été négociées notamment avec la fonderie Nottaris, le producteur de denrées alimentaires Wander ou l’industrie de la terre cuite (voir tableau). Cela dit, «le gros des négociations salariales est encore à venir, indique Unia. Les attentes sont élevées dans ce secteur à la suite des pertes de salaire réel de l’année dernière.»
En dépit de ces améliorations, Unia rappelle que le retard à combler reste considérable. «Les pertes de salaire réel accumulées durant les années 2021 et 2022, de 2,7% en moyenne, n’arrivent pas à être compensées par les accords salariaux existants.» Sans oublier que, dans le secteur principal de la construction, les employeurs ont bloqué les salaires.
«C’est pourquoi, pour que les salariés reçoivent enfin la part qui leur revient, des mobilisations beaucoup plus fortes seront nécessaires l’année prochaine», encourage Unia.