Les techniciens en radiologie sont toujours en grève

La grève a été lancée lundi par les techniciens en radiologie médicale à bout face à l’intransigeance du Conseil d’Etat. Ils assurent un service minimal, mais sont déterminés à continuer la mobilisation.
A l’Hôpital de Fribourg, les techniciens en radiologie médicale continuent leur débrayage pour une meilleure reconnaissance de leur travail, au moins jusqu'à lundi.
Jeudi, au 4ème jour de grève, une délégation de quatre techniciens en radiologie médicale (TRM), accompagnée d'un représentant du Syndicat des services publics (SSP), a rencontré le Conseil d'Etat fribourgeois pour rappeler les revendications de la profession. L'exécutif s'est engagé à donner une réponse aux grévistes, selon un communiqué du SSP, d'ici à lundi après-midi, 10 février, au plus tard. Le mouvement de grève se poursuit.
Lors du premier jour de débrayage, le 3 février, le Conseil d’Etat a reçu une résolution des employés, soutenus par le SSP, demandant, une fois de plus, «l’ouverture immédiate de négociations» sur leurs revendications. A savoir: la révision des critères dévalués et une revalorisation salariale (de la classe 17 à 19), notamment pour des questions d’égalité de traitement (avec, par exemple, les enseignants primaires ou les assistants sociaux).
Pour mémoire, le gouvernement a dévalué cette profession faisant fi de l’augmentation des responsabilités et de la pression. «Tous les jours, les TRM s’occupent de patients dont la vie est en jeu», souligne le SSP. Celui-ci précise que les techniciens ne représentent que 1% des professionnels de la santé, mais prennent en charge 82% des patients admis aux urgences et aux soins intensifs, ainsi que 100% des cas oncologiques.
La résolution dénonce dès lors l’attitude «totalement déconnectée de la réalité» du gouvernement. Celui-ci estime en effet que le volet communication des TRM est comparable à un service de réception, alors que les techniciens sont en contact avec des personnes gravement malades et doivent comprendre les directives pointues des médecins. Le Conseil d’Etat présuppose également que ces professionnels n’effectuent que rarement trois à dix tâches différentes, alors qu’ils doivent gérer des situations extrêmement complexes et stressantes. Par ailleurs, l’exécutif ne retient même pas le critère de formation des apprentis et des stagiaires.
Une grève licite
Les grévistes sont soutenus par d’autres professionnels de la santé, plusieurs syndicats, dont Unia, et des partis de gauche. Mardi matin, ils ont également reçu les encouragements de l’Union syndicale suisse par l’entremise de son président, Pierre-Yves Maillard.
A noter que le Conseil d’Etat continuait, en début de semaine, de définir la grève comme illicite. De son côté, le SSP et son président, l’avocat spécialiste du droit de grève, Me Christian Dandrès, rappelaient la semaine dernière que «l’ensemble des conditions prévues par la Loi sur le personnel de l’Etat de Fribourg (LPers) sont remplies». Premièrement, le syndicat précise que l’Organe de conciliation a délivré un acte de non-conciliation le 17 janvier, à la suite du refus du gouvernement d’ouvrir tout dialogue sur les revendications des grévistes. Deuxièmement, le service minimal – soit la prise en charge des urgences et des traitements essentiels –, prévu par la LPers, est assuré. Troisièmement, cette grève est, selon le SSP, «tout à fait proportionnelle».