Les vendeuses de Nyon regrettent la dénonciation de leur CCT
Unia ne perd pas l’espoir de nouer un dialogue avec de nouveaux représentants des employeurs
Comme elle l’avait annoncé, la Société industrielle et commerciale (SIC) de Nyon vient de dénoncer la Convention collective de travail (CCT) du commerce de détail de la commune, qui prendra ainsi fin au 31 décembre. Pour mémoire, en septembre dernier, les Nyonnais avaient refusé par 52% des suffrages une prolongation de 18h à 19h de l’ouverture des magasins le samedi voulue par la SIC et la Municipalité et combattue par un référendum lancé par le personnel de vente, Unia et les partis de gauche. A la suite de cette défaite, à l’automne, comme par dépit, la direction de la SIC avait décidé de se retirer de la CCT, mais aussi de dissoudre carrément la faîtière commerçante. Le 15 janvier, l’assemblée générale a toutefois renoncé à la dissolution et un groupe de travail a été désigné dans le but de former un nouveau comité et de relancer l’association.
20 francs plutôt que 18
Réunis en assemblée jeudi dernier dans les locaux d’Unia, une vingtaine de vendeuses et de vendeurs ont fait le point sur les derniers événements. Regrettant la décision de la SIC, les personnes présentes ont exprimé leur attachement à cette CCT en vigueur depuis 2011. Quelles seraient les conséquences d’un vide conventionnel? Selon le responsable du secteur tertiaire d’Unia Vaud, Giorgio Mancuso, présent à la réunion, elles devraient être limitées en ce qui concerne les horaires, certains pourraient perdre deux jours de vacances. Sur le plan salarial, les rémunérations se situent en général au-dessus du minimum de la CCT de quelque 3600 francs et la grande distribution dispose de contrats collectifs internes. «Sans CCT, on en revient au Code des obligations. Les employeurs pourraient en théorie opérer des congés-modifications et baisser les salaires, mais les salaires de la branche en usage dans le canton de Vaud sont nettement supérieurs», a observé le secrétaire syndical. A de notables exceptions, comme celle soulevée par deux auxiliaires de vente d’une grande enseigne. «Grâce à la CCT, nous sommes payées 20 francs l’heure, si nous la perdons, nous ne toucherons plus que 18 francs comme nos collègues en dehors de Nyon», a expliqué l’une d’elles.
«On doit tout faire pour maintenir cette CCT et, si nous y parvenons, cela donnera un bon signal pour la convention cantonale dont on parle désormais et pour laquelle nous devons mener la bagarre», a conclu Giorgio Mancuso. En espérant trouver rapidement de nouveaux interlocuteurs auprès de la SIC, il a résumé le sentiment général: «Nous avons besoin du partenariat social.»