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«L’Etat doit prendre ses responsabilités!»

Deux syndicalistes d'Unia disent stop au dumping
© Neil Labrador

Unia entend barrer la route à la sous-enchère salariale pratiquée par des entreprises de nettoyage genevoises intervenant dans plusieurs bâtiments publics. Les représentants du syndicat, Camila Aros et Yves Mugny, demandent à l’Etat de réagir.

Unia dénonce un nouveau cas de dumping chez Net Inter SA, une entreprise de nettoyage mandatée dans de nombreux bâtiments publics, qui ne compense pas les heures travaillées de nuit

«Jusqu’où devront aller les entreprises de nettoyage pour que les autorités genevoises réagissent et prennent leurs responsabilités?» interpelle Camila Aros, secrétaire syndicale à Unia, dénonçant un énième cas de sous-enchère salariale au sein même de l’Etat. Cette fois, la société visée est Net Inter SA: très active sur les marchés publics du canton, et notamment chargée de l’entretien du Grand Conseil et de tous les bâtiments publics de la rue de l’Hôtel-de-Ville, l’entreprise «manœuvrerait» depuis des années pour ne pas compenser les heures de nuit travaillées par ses employés, entre 5h et 6h du matin dans ce cas précis. A savoir que la Convention collective de travail (CCT) prévoit pour chaque heure travaillée de nuit une majoration de 15% en argent ainsi qu’une compensation de 10% en temps de congé.

Impuissance des organes de contrôle

Amendée dans un premier temps, Net Inter SA conteste en assurant avoir procédé en 2011 à un déplacement des limites du travail du jour et du soir, comme le permet la Loi sur le travail, sous réserve d’avoir consulté les travailleurs concernés. Mais Unia persiste, convaincu que le processus de consultation des travailleurs n’a pas été respecté. Le syndicat mandate une avocate externe qui mène son enquête et saisit l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCIRT). Fin 2017, ce dernier conclut qu’il ne peut «pas considérer que la procédure de consultation des travailleurs ait été conduite de manière conforme aux exigences». «Entre-temps, ajoute la syndicaliste, Net Inter SA a déclaré à l’OCIRT qu’il n’avait plus aucun mandat débutant avant 6h du matin, ce qui est faux: les personnes intervenant sur les bâtiments cités plus haut commencent encore et toujours à 5h du matin, et ce au moins depuis 2012. L’entreprise a ouvertement menti à l’OCIRT!» Unia déplore que l’OCIRT n’ait pas fait le boulot jusqu’au bout et n’ait pas renvoyé de contrôles depuis. «Aujourd’hui, les travailleurs continuent chaque jour de commencer à 5h du matin sans compensation et l’entreprise n’est toujours pas sanctionnée», dénonce Camila Aros.

Réinternaliser les nettoyeurs

«Nous avons renvoyé une mise en demeure à l’entreprise, restée sans réponse à ce jour.» Trois nettoyeurs représentés par Unia demandent des rattrapages salariaux entre 5600 francs et 7900 francs. Du côté des autorités, il se pourrait qu’elles demandent à Net Inter SA de faire commencer ses employés à 6h, mais cela ne réglera pas le problème des arriérés de salaires.

«Ce n’est pas une situation exceptionnelle, insiste la secrétaire syndicale. Après avoir dénoncé les violations crasses des conditions de travail pratiquées par Nettoie’Net ou encore MPM facility services à l’aéroport, le dumping exercé par Serconet dans un établissement scolaire et celui entre les nettoyeurs du public et du privé aux HUG, c’est au tour de Net Inter SA. Il est temps que l’Etat réagisse et intervienne sur ce dossier sensible.» Et pour le syndicat, la seule manière de mettre fin à ces scandales et de garantir des conditions de travail décentes, c’est la réinternalisation du personnel au sein de l’Etat.

 

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