Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Migros: ouverture dominicale illicite

Entrée de Migros à Zurich.
© Unia

Unia a gagné devant le Tribunal administratif de Zurich: la succursale Migros Daily, située vers la gare, devra fermer le dimanche

Unia a gagné devant le Tribunal administratif de Zurich: la succursale Migros Daily, située vers la gare, devra fermer le dimanche

«C’est une victoire. Le Tribunal administratif de Zurich confirme que l’ouverture dominicale de la succursale Migros Daily, à la Zollstrasse, est illicite.» Secrétaire régional d’Unia Zurich-Schaffhouse, Serge Gnos n’a pas caché sa satisfaction en prenant connaissance du jugement rendu en mai dernier et après avoir attendu que le délai de recours soit échu – ni Migros, ni l’Office cantonal de l’économie et du travail (OTE) n’ont contesté la décision. «Ce verdict a valeur de signal. Il protège le personnel contre un affaiblissement de l’interdiction de travailler le dimanche, poursuit le syndicaliste, avant de rappeler les faits. Il y a trois ans, la société coopérative Migros a inauguré une succursale Migros Daily ouverte le dimanche avec l’autorisation de l’OTE.» Cette situation a alors déjà contraint Unia à intervenir dès 2019 par voie judiciaire, l’enseigne ne se trouvant pas à la gare même, mais à proximité. Pour mémoire, la loi fédérale régissant le travail dominical prévoit que seuls les commerces situés sur les plaques tournantes des transports tels que les aéroports et les gares bénéficient de dérogation pour ouvrir tous les jours.

Tour de passe-passe

En octobre 2020, après des travaux de transformation, Migros tente un nouveau tour de passe-passe en prétendant exploiter une succursale sans personnel. «Faux. Elle a en réalité équipé le magasin de caisses automatiques et fait appel à des vigiles. Ces derniers devaient effectuer des tâches généralement réservées aux employés du commerce de détail.» Surveillance du paiement aux caisses, ouverture et fermeture du commerce, rangement des marchandises abandonnées et nettoyage au besoin du sol: les agents de la sécurité assuraient l’exploitation du magasin prétendument sans personnel. Parallèlement, des collaborateurs de la Migros de la gare centrale se chargeaient le dimanche matin de l’approvisionnement de la succursale en pain et autres produits de boulangerie. «Migros essaie tout pour tenter de contourner l’interdiction du travail dominical. Le Tribunal administratif n’a pas été dupe de la manœuvre. Et conforte le droit en vigueur. Migros et l’OTE doivent maintenant veiller à une mise à exécution rapide du jugement et fermer la succursale en question.»

Une bataille remportée mais pas la guerre

Si le syndicat a remporté une bataille, la lutte n’est pas terminée pour autant. «Unia Zurich-Schaffhouse est préoccupé de constater que les tentatives de contourner l’interdiction de travailler le dimanche dans le commerce de détail se poursuivent dans le canton de Zurich», note encore Serge Gnos, citant une succursale de Goods, également propriété de Migros, récemment ouverte à Winterthour sept jours sur sept. Alors que d’autres démarches en Suisse visent également à faire fi de la loi régissant le travail dominical. «La plupart des personnes actives dans la vente avec lesquelles je suis en contact dans le cadre de ma fonction s’opposent à cet élargissement du temps de travail. La vente exige déjà en soi une énorme flexibilité. Qui se traduit par des journées interminables. Le personnel du domaine aspire à un dimanche sans travail pour pouvoir passer du temps avec la famille et les amis.»

Dans ce contexte, Unia exhorte la coopérative Migros à respecter l’interdiction générale de travail dominical et à mettre immédiatement un terme à ses tactiques visant à s’y soustraire.

Pour aller plus loin

Nyon: L’ouverture des commerces dans les urnes

Manifestation à Nyon le 14 juin 2019.

La population nyonnaise décidera le 22 septembre des conditions de travail du personnel de la vente

Des ex-employées de Heidi.com demandent justice

Trois anciennes employées de la marque de vêtements neuchâteloise Heidi.com demandent justice à la suite de leur licenciement, qu’elles estiment abusif. S’ajoute une quatrième ex...

Uber: la tension monte à Genève

Téléphone ouvert sur une application de livraison de repas. A l'arrière-plan un livreur à vélo.

Alors qu’une pétition exige la reconnaissance du statut d’indépendant des chauffeurs, Uber Eats se voit accorder le droit de poursuivre ses activités, «en toute illégalité», selon Unia. L’Etat reste intransigeant

«La grève a permis le maintien des emplois et des salaires»

L’an prochain, l’activité de la Buanderie de l’Hôpital fribourgeois sera assumée par une blanchisserie privée. La trentaine de travailleurs ont été reclassés