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Philip Morris: Unia prêt à soutenir les travailleurs

Locaux de Philip Morris à Lausanne.
© Neil Labrador

265 postes de travail biffés dans les centres opérationnels de Philip Morris International à Lausanne (photo) et à Neuchâtel. Un nouveau coup dur contre l’emploi en Suisse romande. Unia s’est mis à la disposition des employés qui le souhaitent pour que la consultation se fasse dans les meilleures conditions.

Philip Morris envisage de supprimer 265 postes de travail. Première phase d’une restructuration qui sera encore suivie d’une autre baisse des effectifs. Unia a contacté les employés

Coup dur pour l’emploi en Suisse romande. Le 27 janvier dernier, Philip Morris Products SA a annoncé vouloir supprimer 265 postes de travail. Et a invité les employés de ses centres opérationnels de Lausanne et de Neuchâtel à participer à une consultation qui court jusqu’au 2 mars. Une seconde procédure du même type sera ouverte en avril, l’entreprise ayant d’ores et déjà prévu une nouvelle vague de licenciements. La multinationale justifie cette restructuration par sa volonté de «remplacer les cigarettes par des alternatives dont la nocivité moindre est scientifiquement fondée». Elle entend faire appel «à de nouvelles compétences, en réduisant les doublons et en fournissant un soutien global efficace à ses filiales». Selon son communiqué, 60% des postes visés pourraient être déplacés vers d’autres sites comme Lisbonne, Londres et Cracovie. S’exprimant dans l’émission Forum de la RTS, le 27 janvier, Tommaso Di Giovanni, porte-parole de la société, a expliqué la délocalisation des postes de travail envisagée en évoquant les «centres d’excellence» ouverts dans ces villes et la nécessité de «rechercher de nouveaux talents». De quoi laisser Yves Defferrard, secrétaire régional d’Unia Vaud, pour le moins dubitatif, estimant que le marché helvétique offre ces mêmes atouts: «Il est tout à fait possible de faire, ici, de nouveaux produits sans fumée, de trouver des talents...»

Syndicats pas avertis

Le syndicaliste s’étonne aussi des propos tenus sur les ondes par le représentant du cigarettier. Ce dernier a affirmé que Philip Morris avait averti les syndicats des réductions d’effectifs. «Contrairement à ce qui a été dit, nous avons appris la nouvelle via les médias. On peut s’interroger sur la fiabilité de ces interlocuteurs.» Quoi qu’il en soit, Unia s’est mis au service des travailleurs, les invitant cette semaine à des assemblées du personnel. Objectifs poursuivis: informer les employés de leurs droits, leur expliquer en quoi consiste la procédure de consultation et leur demander s’ils souhaitent s’organiser. A l’heure où nous mettions sous presse, ce lundi, nous ne connaissions pas encore le détail de ces réunions. De son côté, Philip Morris a déjà ouvert en parallèle une discussion sur un plan social «qui vise à offrir une compensation financière qui dépasse les pratiques du marché». «Communication standard des multinationales. Et on met la charrue avant les bœufs», commente Yves Defferrard aussi interloqué par la réaction de Philippe Leuba, chef du Département de l’économie et du sport. Intervenant dans les médias, le conseiller d’Etat vaudois a affirmé avoir obtenu des garanties quant à l’établissement d’un plan social généreux... avant même le début de la consultation. Le ministre a aussi souligné qu’on ne pouvait s’étonner de voir des emplois dans ce type d’industrie disparaître, alors qu’on promeut la lutte contre le tabac. Un point de vue que ne partage pas Yves Defferrard rappelant que l’entreprise a senti le vent tourner depuis un moment déjà. Et a diversifié ses activités dans une palette de denrées alimentaires.

Risque de saucissonnage...

Si, à ce stade, le personnel de production à Neuchâtel n’est pas touché par la restructuration, la méfiance reste de mise. «On pourrait bien assister à la technique du saucissonnage.» A noter que les 500 ouvriers en question bénéficient d’une Convention collective de travail. Dans ce contexte, Unia demande à la direction de Philipp Morris de préciser clairement ses intentions. «Les cantons de Vaud et de Neuchâtel ont investi beaucoup pour accueillir la multinationale. L’entreprise doit maintenant tout mettre en œuvre pour préserver les emplois, respecter les droits syndicaux des salariés et organiser une procédure digne de ce nom.»

Philip Morris compte quelque 1500 collaborateurs à Neuchâtel et 1800 à Lausanne. Engagée dans une phase de transformation, la multinationale vise désormais un avenir sans fumée. Fin septembre, l’entreprise a estimé qu’environ 8,8 millions de fumeurs se sont tournés vers son produit alternatif à la cigarette traditionnelle.

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