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Plus de 160 maçons genevois sur le carreau

Panneau de chantier de l'entreprise D'Orlando.
© Thierry Porchet/archives

Stupéfaction la semaine dernière pour les 167 travailleurs D’Orlando à Genève, après l’annonce brutale de la faillite de leur entreprise.

Après la faillite soudaine de l'entreprise D’Orlando, Unia Genève organise les travailleurs et demande leur réengagement rapide sur le marché

La semaine dernière, la nouvelle tombait dans la presse genevoise. L'entreprise de maçonnerie générale D’Orlando a déposé le bilan le 14 juin, demandant la faillite. Cette dernière explique que certaines entreprises générales n'ayant pas honoré leurs paiements, elle s'est retrouvée avec des problèmes de liquidités en bout de course.

Pour les travailleurs et leur syndicat, c'est la stupéfaction. «Nous avions appris il y a quelque temps que des licenciements avaient eu lieu, mais cette faillite du jour au lendemain est une surprise pour nous», réagit José Sebastiao, secrétaire syndical en charge du secteur de la construction à Genève. Au total, 167 travailleurs ont perdu leur emploi, dont 68 de plus de 50 ans.

Le mois de mai et le début du mois de juin ne leur ont pas été payés, l'entreprise ne pouvant plus assumer les salaires, sans compter les vacances et le 13e

Inquiétudes pour les travailleurs âgés

«Nous avons réagi tout de suite en convoquant une assemblée générale des travailleurs de l’entreprise, explique le syndicaliste. Nous avons essayé de comprendre ce qu’il se passait. La cinquantaine de chantiers actifs ont été fermés soudainement. Nous accompagnons maintenant les employés pour leurs formalités d'inscription au chômage. Certains jeunes travailleurs ont été appelés pour un nouvel emploi, mais on s'inquiète particulièrement pour les plus âgés.» S’ils ne retrouvent pas rapidement un poste, ils pourraient par ailleurs perdre leur droit à la retraite anticipée.

Une résolution a été votée par les maçons, appelant les associations patronales genevoises du secteur à faire le nécessaire pour les réengager au sein de leurs entreprises. «Nous avons également demandé une réunion tripartite en présence des partenaires sociaux et de l’Etat afin de trouver une solution pour que ces travailleurs puissent être engagés sur les chantiers publics, ajoute le syndicaliste. Il est complètement absurde qu'on fasse venir des milliers de modules de toilettes et de salles de bain du sud de l'Europe pour le quartier du Praille-Acacias-Vernets alors que plus de 150 personnes vont pointer au chômage ici, sans compter les sous-traitants qui bossaient pour D’Orlando!»

Système malade

Unia a également sollicité une discussion avec les services de l'Etat pour échanger sur le modèle du secteur principal de la construction à Genève. «Sur le terrain, la réalité c'est la sous-traitance en cascade, l'explosion du travail temporaire et la précarisation des travailleurs. C'est un modèle à bout de souffle! Là, D’Orlando fait les gros titres, car c'est une grosse entreprise du paysage genevois, mais chaque année, des dizaines de petites sociétés mettent la clé sous la porte, car les entreprises générales n'honorent pas leurs obligations. Il est urgent de repenser ce système!»

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