Progin SA laisse quelque 160 employés sur le carreau
L’entreprise de construction métallique située à Bulle (FR) a été mise en faillite. Sous le choc, les travailleurs restent sans le sou pour le mois d’août. Unia regrette qu’une solution n’ait pas été trouvée plus tôt.
C’est un coup de massue qui est tombé sur les employés de Progin SA la semaine dernière. L’entreprise de construction métallique, basée à Bulle, a été mise en faillite le 3 septembre, quelques jours seulement après que les travailleurs ont été informés. «L’entreprise connaissait des hauts et des bas depuis un moment, notamment à cause d’une gestion interne très hasardeuse, explique François Clément, secrétaire régional d’Unia Fribourg, mandaté par les travailleurs. Mi-juillet, nous avons été informés de la dégradation de la situation, mais les salaires du mois ont été payés. A la rentrée des vacances par contre, les employés nous ont appelés, car les salaires d’août n’ont jamais été versés. C’est le 30 août qu’on a appris que la faillite allait être prononcée, déjà trop tard. On aurait pu certainement trouver des solutions dans le cadre du partenariat social, mais les travailleurs ont été mis au pied du mur et ce sont eux qui vont en payer le prix. C’est vraiment dommage, car l’Etat de Fribourg était au courant de la situation de l’entreprise et Progin SA siégeait dans la Commission paritaire de la métallurgie du bâtiment.»
Déterminés, les travailleurs et Unia ont lancé une grève le lundi 2 septembre à 6h30. Certains ont même dormi sur place afin d’assurer la sécurité du matériel. Cette mobilisation a pu, en partie, porter ses fruits. «Après une rencontre avec la direction, les allocations pour perte de gains, les allocations familiales et autres indemnités dues ont été payées au personnel», souligne le syndicaliste, qui regrette toutefois que les parts du 13e salaire, les heures supplémentaires et les vacances n’aient malheureusement pas été récupérées. Ces sommes seront placées dans la masse globale de l’insolvabilité de l’entreprise. Si elles sont encaissées, le processus prendra plusieurs mois.
C’est un coup dur pour ces quelque 160 employés, très soudés et attachés à leur entreprise. «Ils se sentent trahis et il y a beaucoup de colère», rapporte François Clément. L’émotion était particulièrement vive le 3 septembre, après l’annonce officielle de la faillite et l’arrivée des autorités pour mettre les locaux sous scellés. Le piquet de grève a été évacué, et les grévistes, aussi choqués que dépités, s’en sont allés en larmes…