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Renforcer le filet social

Banderole Unia: Le personnel des EMS en lutte pour ses conditions de travail!
© Thierry Porchet

L’USS s’inquiète de la situation dans de nombreux homes où la mortalité liée au Covid est élevée et demande une adaptation des plans de protection et l’amélioration des conditions de travail.

A la suite des nouvelles mesures de restrictions sanitaires, l’Union syndicale suisse réclame des garanties supplémentaires pour la préservation des emplois et des salaires

Comme un air de déjà vu. Pour contenir la pandémie de coronavirus, le Conseil fédéral a, le 13 janvier, opté pour un semi-confinement semblable à celui vécu au printemps dernier. Depuis lundi passé, les magasins non essentiels ont été contraints de baisser le rideau jusqu’à la fin du mois de février. Les cafés-restaurants, les centres culturels, les établissements de sports et de loisirs, déjà à l’arrêt, sont restés fermés. Parallèlement, le gouvernement a rendu le télétravail obligatoire pour autant que l’activité le permette. Ce durcissement préventif des mesures sanitaires a été accompagné par une aide économique élargie. L’Union syndicale suisse (USS) a salué cet ajustement, même si elle attend encore des améliorations sur ce front.

Réagir sans délai

«Nous ne nous prononçons pas sur le renforcement des dispositions en matière de santé, car nous n’avons pas l’expertise nécessaire. Mais il doit être socialement accompagné. Il faut tout mettre en œuvre pour maintenir les postes de travail et garantir les salaires», a déclaré Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l’USS. Concrètement, l’organisation faîtière s’est réjouie de l’assouplissement des dispositions pour les cas de rigueur permettant à toutes les branches qui ont été contraintes de cesser leur activité de bénéficier d’un soutien. «La situation a été améliorée aussi grâce aux pressions des syndicats, Les démarches administratives pour accéder à cette aide sont allégées. Cette dernière devra couvrir au moins 25% à 30% des frais fixes. Nous craignons toutefois que l’argent ne parvienne pas assez rapidement aux entreprises. Le rythme des cantons va être déterminant pour empêcher une vague de licenciements. Certains semblent bien préparés, mais d’autres, comme celui de Zurich ou de Berne, n’agiront pas avant mars», a indiqué le responsable de l’USS, qui a aussi fait part de ses inquiétudes concernant les chômeurs. «L’arrêt partiel de pans de l’économie a rendu encore plus difficile la recherche d’un emploi, en particulier dans les domaines de l’hôtellerie-restauration et du commerce de détail. Les arrivées de chômeurs en fin de droit risquent de se multiplier.» Particulièrement menacés par cette situation, les sans-emplois âgés. «Le taux de chômage des 60 ans et plus a pris l’ascenseur, avec le risque que ceux-ci finissent à l’aide sociale. Il est impératif d’agir comme lors du premier lockdown et d’augmenter le nombre des indemnités journalières ainsi que les délais-cadres de l’assurance chômage.»

Travailleurs vulnérables protégés

En matière de préservation de la santé, l’USS a noté avec satisfaction les mesures prises par le Conseil fédéral en faveur des travailleurs vulnérables. «Ces derniers auront droit, comme nous l’avions déjà demandé lors de la première vague, à une protection spécifique sans être discriminés. Un grand progrès», a commenté Luca Cirigliano, secrétaire central de l’USS. Cette protection se traduira par un droit au télétravail ou une protection équivalente sur le lieu professionnel ou une solution via les allocations perte de gain. «Les personnes concernées, dont les femmes enceintes, pourront désormais être dispensées de travail au moyen d’une attestation médicale lorsque les mesures sanitaires ne pourront pas être respectées concrètement. En outre, elles devront être explicitement protégées contre le licenciement.» Si, dans le contexte, l’USS s’est toujours montrée ouverte au télétravail, elle critique toutefois le fait que les entreprises ne seront pas obligées de couvrir certaines dépenses y relatives laissées à la charge des salariés, comme l’a précisé le gouvernement.

EMS: une situation inacceptable

Autre doléance de l’organisation faîtière: l’absence de nouvelles prescriptions juridiques dans les EMS. «Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation dans de nombreux homes, où les contaminations sont fréquentes et le nombre de décès liés au Covid particulièrement élevé», a souligné Daniel Lampart, jugeant inacceptable que des salariés infectés ou qui devraient se trouver en quarantaine soient parfois contraints de continuer le travail. «Nous demandons que les plans de protection soient adaptés au nouveau danger avec davantage de tests, de contrôles, de mises en isolement au besoin et une indemnisation équitable jusqu’à la vaccination.» Et l’USS de déplorer qu’en l’absence d’une amélioration rapide des conditions de travail, des salaires ainsi que de la formation initiale et continue, la pénurie de personnel soignant risque de continuer à s’aggraver...

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