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Stop aux renvois vers la Croatie!

A la suite des nombreux cas de violences perpétrées par la police croate sur des personnes migrantes, les collectifs romands Droit de Rester demandent aux autorités suisses de revoir leur politique d’asile

Dans une lettre ouverte adressée le 18 octobre au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), les collectifs Droit de Rester romands – avec le soutien d’une trentaine d’organisations et de chercheurs du domaine de la migration – réclament l’arrêt immédiat des renvois Dublin vers la Croatie. Lors d’une conférence de presse tenue le 19 octobre à Neuchâtel en présence d’une cinquantaine de requérants d’asile, ils ont expliqué les raisons de leur démarche. Depuis plusieurs semaines, les permanences cantonales de Droit de Rester Neuchâtel, Fribourg et Vaud sont en effet débordées par des situations étonnamment similaires. «Nous avons en effet reçu des dizaines de récits de personnes et de familles ayant fui leur pays d’origine pour ensuite subir des violences et des discriminations répétées en Croatie», assurent les collectifs, à qui on a rapporté des cas d’insultes racistes, de vols, d’enfermement et de violences sous toutes ses formes (physique, psychologique et sexuelle).

Le problème n’est pas nouveau. Il y a un an déjà, une enquête journalistique de Lighthouse Reports révélait les exactions commises par la police croate. En décembre 2021, la Cour européenne des droits de l’homme, entre autres autorités européennes, confirmait les traitements dégradants perpétrés par les autorités. Un dernier rapport très récent publié par l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés tire de nouveau la sonnette d’alarme sur les violences policières en Croatie et en Bulgarie.

La Suisse complice

Pour Droit de Rester, le SEM a sa part de responsabilité, c’est pourquoi les collectifs lui demandent de renoncer à ces transferts afin de ne plus se rendre complice de cette «forme de violence et d’oppression» en activant la clause de souveraineté prévue dans le Règlement Dublin. «Les personnes que nous rencontrons nous disent préférer “plutôt mourir que de retourner en Croatie”.»

Théodore, un Tutsi qui a fui le Burundi, persécuté par la majorité hutue, a déclaré lors de la conférence de presse de Droit de Rester: «Ce que j’ai fui au Burundi, je l’ai retrouvé en Croatie. C’est comme renvoyer quelqu’un à la mort.» Georges, l’un de ses compatriotes, raconte avoir été «attrapé» par la police croate sur la route de son exil. «Les policiers m’ont roué de coups de poing et ont emmené ma femme et mon fils. Ils m’ont tabassé, pris mon argent, cassé mon téléphone. Je demandais où était ma famille et personne ne me répondait. Lorsque les policiers les ont emmenés, ma femme a refusé de les suivre et les policiers l’ont giflée devant mon fils. Depuis ces événements, il est terrorisé dès qu’il voit des policiers.»

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