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Travailleurs payés au compte-gouttes: ils disent stop!

Une dizaine d’ouvriers ont posé leurs outils pour faire valoir leurs droits.
© L'Evénement syndical

Une dizaine d’ouvriers ont posé leurs outils pour faire valoir leurs droits.

Lundi, onze ouvriers du second œuvre se sont mis en grève à Lutry. Afin de toucher leur salaire à temps, et intégralement, et obtenir des garanties pour l’avenir, leur patron ayant fait faillite à plusieurs reprises

Des travailleurs du second œuvre se sont mis en grève lundi 7 octobre en début de journée sur le chantier d’une villa à Lutry. La raison? Ils cumulent des arriérés de salaire, ce dernier ne leur est versé qu’à coup de petites sommes. Les frais de repas ne sont jamais payés, les déplacements non plus. Des indemnités de l’assurance-accidents ne sont pas versées aux personnes concernées. Certains n’ont pas de contrat de travail, d’autres un contrat à temps partiel alors qu’ils bossent à plein temps. La liste des infractions à la Convention collective du second œuvre et à la loi est longue. Actifs sur plusieurs chantiers de l’entreprise Domotic & Services, ces ouvriers polyvalents y œuvrent comme peintres, maçons ou menuisiers.

Ce qu’ils exigent, c’est de toucher l’entièreté de leur salaire dans les délais car avec des petits montants arrivant au compte-gouttes c’est «impossible de nous organiser, de mettre de côté et de payer nos factures à temps!» s’exclament-ils dans un tract diffusé lundi. «C’est un stress quotidien pour nous et nos familles. Notre travail est difficile et nous avons droit au respect, cette situation doit cesser!» soulignent les ouvriers. «Aujourd’hui, nous sommes en grève pour exiger des garanties: il y a de l’argent dans les projets sur lesquels nous travaillons, pourquoi est-ce si difficile de recevoir nos salaires à la fin du mois? Nous voulons être payés, intégralement, à temps, et que la CCT soit respectée!»

Les arriérés de salaire, uniquement pour le mois de septembre, se montent à 58500 francs brut. Et les indemnités repas de ces deux ou trois dernières années s’élèvent à 42000 francs net. Un total de plus de 100000 francs, auquel il faudra ajouter les salaires impayés avant septembre et d’autres indemnités jamais touchées.

Société fantôme…

Ce qui inquiète aussi les travailleurs, c’est qu’ils ont découvert, avec Unia, que leur entreprise sise à Vevey n’existait pas juridiquement. Pourtant, c’est bien une camionnette de Domotic & Services qu’ils utilisent. Or cette dernière a été radiée, pour cause de faillite, du registre du commerce en 2012… Et leur patron, Ivan Drobjnak, ancien gérant de Domotic & Services, est à la tête d’un société individuelle à son nom, déclarée elle aussi en faillite en 2016, mais autorisée à poursuivre ses activités!

Unia Vaud, qui soutient les travailleurs dans leur lutte, dénonce les violations de la CCT et exige l’ouverture d’une discussion immédiate avec l’employeur. Par les voix de Lionel Roche, responsable de l’artisanat, et de Nicolas Chappuis, secrétaire syndical à Vevey, Unia exige un renforcement rapide de la loi «pour que de telles situations de faillites à répétition et d’exploitation des travailleurs cessent immédiatement et que les responsables soient poursuivis en justice».

Lundi, sur le coup de 14h, une première discussion a pu avoir lieu avec la représentante du bureau d’architecte ayant mandaté les travaux. A l’heure où nous mettions sous presse, en fin d’après-midi, nous apprenions qu’un rendez-vous avait été pris pour le lendemain, mardi 8 octobre, entre l’architecte, le patron, le responsable technique des chantiers et la délégation syndicale composée de deux ouvriers et de deux syndicalistes. Affaire à suivre.

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